( 31 août, 1997 )

Lady DIANA-Décédée

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 Lady DIANA-Décédée

Lady DIANA
Biographie de Lady DIANA :
Femme d’état et Princesse (Anglaise)
Née le 01 juillet 1961
Décédée le 31 août 1997 (à l’âge de 36 ans)
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Diana Spencer, la princesse de Galles (Diana Frances Mountbatten-Windsor, née Spencer) (1er juillet 1961 à Sandringham, en Angleterre – 31 août 1997 à Paris), fut la première femme de Charles, prince de Galles. De son mariage, le 29 juillet 1981 jusqu’à son divorce en 1992. Elle était Son Altesse Royale la princesse de Galles et comtesse de Chester, duchesse de Cornouailles, duchesse de Rothesay, comtesse de Carrick, baronne de Renfrew, Dame des Îles, princesse d’Écosse, mais avait comme titre officiel Son Altesse Royale, la princesse de Galles. Elle est connue en tant que Lady Di ; la presse l’appelait également Princesse Diana, bien que ce titre soit usurpé car réservé aux princesses de sang.

Elle était connue pour ses actions de bienfaisance. Sa détresse émotionnelle fascinait le monde pendant les années 1980 et les années 1990, inspirant les biographies, les articles de journaux, et les films de télévision.

De ses fiançailles avec le Prince de Galles en 1981 jusqu’à sa mort en 1997 lors d’un accident de voiture controversé à Paris, Diana fut l’une des femmes les plus célèbres du monde, la célébrité féminine prééminente de sa génération, une figure emblématique de la mode. Idéal de la beauté féminine, admirée et imitée pour son rôle dans la lutte contre le sida et sa campagne internationale contre les mines anti-personnel. Pour ses admirateurs, Diana était un modèle, alors que ceux qui l’avaient critiquée trouvaient sa vie édifiante. Lady Diana fut également une femme très populaire, aimée du peuple, bien plus que la Reine Elisabeth II.

L’honorable Diana Frances Spencer est la fille cadette d’Edward Spencer (1924 – 1992), vicomte Althorp et de sa première femme l’honorable Frances Burke Roche (1936 – 2004). En partie d’origine américaine par son arrière grand-mère, (l’héritière américaine Frances Work), elle était aussi une descendante de Charles II d’Angleterre et par lui, descendante d’Henri IV, roi de France. Pendant le divorce acrimonieux de ses parents pour une question de l’adultère de la vicomtesse avec l’héritier d’une fortune de papier peint, Peter Shand Kydd, la mère de Diana poursuivit son mari en justice pour la garde de Diana et de son frère.
À la mort de son grand-père paternel, Albert Spencer, le 7e comte Spencer, en 1975, le père de Diana devint le 8e comte Spencer, elle acquit le titre de courtoisie de Lady Diana Spencer. Un an plus tard, après avoir été nommé l’autre parti dans le divorce de Raine, comtesse de Dartmouth et le comte de Dartmouth, le comte Spencer se maria avec la comtesse, la fille unique de la romancière Barbara Cartland.

Diana fit des études médiocres à Riddlesworth Hall à Norfolk et à West Heath School dans le Kent. À 16 ans, elle étudia un bref moment à l’Institut Alpin Videmanette, une institution pour jeunes filles de bonne famille à Rougemont, en Suisse. Elle avait des talents de pianiste, était excellente en sport et songeait à être danseuse.

La famille de Diana, les Spencer, a été proche de la famille royale britannique pendant des décennies. Sa grand-mère maternelle, la douairière Lady Fermoy était une amie de longue date de la reine mère et le Prince de Galles a eu une brève liaison avec Sarah Spencer, la sœur aînée de Diana pendant les années 1970.

Les amours du prince ont toujours été le sujet de prédilection de la presse qui lui a prêté de nombreuses liaisons. Vers ses trente cinq ans, il fut quasiment sommé de se marier. Pour satisfaire sa famille et ses conseillers, surtout son grand-oncle, Lord Mountbatten, une éventuelle fiancée devait être d’extraction aristocratique, célibataire et, de préférence, vierge et protestante. Diana répondait à toutes ces exigences.

Une précédente liaison du Prince, (plus tard, sa deuxième femme), Camilla Parker Bowles l’aida à choisir, comme future épouse, Diana Spencer, âgée de dix-neuf ans et assistante au jardin d’enfants ‘Young England’ à Knightsbridge. Buckingham Palace annonça les fiançailles le 24 février 1981. Lord Mountbatten avait rejeté Camilla Parker Bowles en raison de son âge (elle est l’aînée du prince de 16 mois), de son expérience de la vie et de son absence de sang suffisamment aristocratique.

Les noces eurent lieu à la cathédrale Saint-Paul à Londres le mercredi, 29 juillet devant 35.000 invités (dont Mrs. Parker Bowles et son mari, filleul de la reine-mère) et un milliard de téléspectateurs dans le monde. Diana était la première anglaise mariée avec un héritier présomptif au trône britannique depuis 1659, date à laquelle Anne Hyde se maria avec le Duc de York, le futur Jacques II d’Angleterre. Dès son mariage, Diana devint Son Altesse Royale la Princesse de Galles et, du même coup, la femme de rang le plus élevé au Royaume-Uni, après la reine et la reine-mère. Elle devint aussitôt populaire et aimée des anglais

Charles et Diana ont eu deux enfants, William Arthur Philip Louis Windsor, né le 21 juin 1982, et Henry Charles Albert David Windsor (souvent appelés Prince William et Prince Harry), né le 15 septembre 1984.

Après la naissance de William, Diana eut une dépression, devint boulimique et tenta de se suicider plusieurs fois. Dans une interview, publiée après sa mort, elle déclara que, pendant qu’elle attendait William, elle s’était jetée dans un escalier et avait été découverte par sa belle-mère. On a dit que Diana ne voulait pas attenter à sa vie et que ses tentatives de suicide étaient simulées : son comportement était un appel au secours. Dans cette même interview, elle dit que Charles l’avait accusée de crier au loup quand elle menaçait de se suicider. Si ses tentatives de suicide avaient effectivement eu lieu, elle aurait risqué une fausse couche.

La ruine de son mariage au milieu des années 1980 fut un événement que la presse internationale a commencé par étouffer, mais qu’elle a dramatisé par la suite. Le prince et la princesse de Galles, s’adressaient à la presse par le truchement de leurs amis en s’accusant l’un, l’autre d’adultère. Charles renoua avec Camilla Parker Bowles, tandis que Diana eut des liaisons avec plusieurs hommes, dont James Gilby, impliqué dans l’affaire Squidgygate. Elle confirma plus tard (dans une interview avec le journaliste britannique Martin Bashir) qu’elle avait eu une liaison avec son moniteur d’équitation, James Hewitt. Elle aurait eu une autre liaison avec un des gardes du corps affecté à sa sécurité, bien qu’elle ait nié catégoriquement tous rapports sexuels avec lui, ainsi qu’avec Oliver Hoare, un marchand d’art marié.

Le prince et la princesse de Galles se séparèrent le 9 décembre 1992 et le divorce fut prononcé le 28 août 1996. Elle perdit le titre de Son Altesse Royale et devint Diana, Princesse de Galles, une distinction honorifique. Elle reçut une indemnité de plus de 10 millions de livres et une pension. Cependant, de ce moment jusqu’à aujourd’hui, Buckingham Palace a maintenu que, puisque Diana était la mère du deuxième et du troisième héritier du trône britannique, elle restait membre de la famille royale britannique.

En 2004, la chaîne de télévision américaine, NBC, a diffusé des vidéos où Diana commentait son mariage avec le prince de Galles et donnait sa version de ses tentatives de suicide. Les vidéos appartenaient à la princesse, mais à sa mort, son majordome en prit possession. Après un nombre incalculable d’actions judiciaires, elles furent remises à son entraîneur de voix qui en avait été l’auteur. Ces vidéos ne sont pas encore diffusées au Royaume-Uni.

Vers la fin des années 1980, la princesse de Galles se fit connaître pour son soutien à des causes humanitaires telles que l’aide aux victimes du sida ou la lutte contre l’emploi des mines antipersonnelles. Elle aidait surtout les enfants pauvres d’Afrique et fut au côté de nombreuses personnalités comme Nelson Mandela, le Dalaï-Lama ou Mère Thérésa.

En avril 1987, la princesse de Galles a été la première célébrité qui fut photographiée en touchant une personne atteinte du virus HIV. Sa contribution au changement de l’opinion publique envers les séropositifs a été résumée par ces mots de Bill Clinton, en décembre 2001 dans Diana, Princess of Wales Lecture on AIDS :

En 1987, lorsqu’une large partie de la population croyait qu’il était possible de contracter le sida par de simples contacts, Lady Di s’est assise sur le lit d’un malade du sida et lui a serré la main. Elle a montré au monde que les séropositifs ne méritaient pas l’isolation mais la compassion. Ces prises de position ont contribué à faire évoluer l’opinion mondiale, à donner espoir aux séropositifs et à sauver des vies.

Son investissement dans l’humanitaire peut-être le plus médiatisé concerne son voyage en Angola, quand, en janvier 1997 en tant que volontaire VIP de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, elle visita des survivants de mines antipersonnelles, prit connaissance des projets de déminage organisés par le HALO Trust britannique et soutint les programmes d’éducation et de sensibilisation sur les dangers des mines dans l’environnement immédiat des maisons et des villages.

Le monde entier a vu les photos de Diana sur un terrain miné, avec un casque de protection sur la tête et portant un gilet pare-balles (les experts en déminage avaient, bien entendu, déjà neutralisé le parcours que devait emprunter Diana avec son équipement de protection). En août de la même année, elle alla en Bosnie avec le Réseau des survivants des mines terrestres (en anglais ‘Landmine Survivors Network’). Elle portait toute son attention aux blessures que les mines antipersonnelles occasionnaient bien après la fin d’un conflit et, bien souvent, sur des enfants.

Son influence sur la signature du Traité pour l’interdiction des mines antipersonnelles, Traité d’Ottawa le 3 décembre 1997 (donc, peu de temps après son décès) par 122 pays fut prépondérante[réf. nécessaire]. En présentant à la Chambre des communes britannique en 1998, le projet de loi concernant les mines terrestres, le ministre des affaires étrangères Robin Cook salua en ces termes la contribution de Diana :

Tous les membres de cette assemblée seront reconnaissants à la princesse de Galles de nous avoir révélé le coût humain des mines antipersonnelles. La meilleure façon de prendre en compte son action ainsi que celle des ONGs qui ont lutté contre les mines, c’est de voter le projet de loi et d’ouvrir ainsi la voie à l’interdiction mondiale des mines.

Lady Diana est morte dans un accident de voiture, le 31 août 1997, à Paris, dans le tunnel du pont de l’Alma.

Le 31 août 1997, Diana décéda dans un accident de voiture qui eut lieu à Paris, dans le tunnel proche du pont de l’Alma, où elle circulait en compagnie de son amant Dodi Al-Fayed, de leur chauffeur Henri Paul et du garde du corps d’Al-Fayed, Trevor Rees-Jones.

Samedi 30 août, en fin de soirée, Diana et Fayed partirent du Ritz, place Vendôme, et suivirent la rive droite de la Seine. Peu après minuit, leur Mercedes-Benz S 280 entra dans le tunnel de l’Alma, poursuivie par des photographes et un motard de presse.

À l’entrée du tunnel, la voiture heurta le mur droit, puis fit une embardée sur la route à deux voies avant de s’encastrer dans la treizième pile du pont où elle s’arrêta net.

Dodi Al-Fayed et Henri Paul étaient déjà morts ; Trevor Rees-Jones était gravement blessé, mais survécut. On libéra Diana, encore vivante, de l’épave, et après des premiers soins sur place, on la transporta en ambulance à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où elle arriva peu après 2 h du matin. Elle succomba à ses lésions internes, les médecins la déclarant morte deux heures plus tard. À 5h30, on annonca la mort de Diana lors d’une conférence de presse, tenue conjointement par un médecin de l’hôpital, Jean-Pierre Chevènement, le Ministre de l’Intérieur, et Sir Michael Jay, l’ambassadeur du Royaume-Uni en France.

Plus tard dans la matinée, Jean-Pierre Chevènement, le Premier Ministre Lionel Jospin, Bernadette Chirac et le secrétaire d’État à la santé visitèrent la salle d’hôpital où se trouvait le corps de Diana pour lui rendre hommage. Après ces visites, l’archevêque anglican de France Martin Draper recommanda l’âme de Lady Diana à Dieu.

Vers 14 h, le prince Charles et les deux sœurs de Diana (Lady Sarah Mc Corquodale, et Lady Jane Fellowes) arrivèrent à Paris pour l’identification et repartirent 90 minutes après.

Les experts en médecine d’urgence américains, habitués au scoop and run, ont reproché aux secours français leur stay and play (les soins sur place ont duré environ une heure), prétextant que seule une opération chirurgicale d’extrême urgence aurait pu la sauver. Personne ne saura jamais si elle aurait vraiment survécu, tant le transport d’une personne en état de choc hémorragique est dangereux.

Les premiers reportages affirmèrent que la voiture de Diana était entrée en collision avec la pile à plus de 190 Km/h, et que l’aiguille du compteur resta coincée sur ce chiffre. On annonça ensuite que la vitesse de la voiture était en fait entre 95 et 110 km/h, et que le compteur n’avait pas d’aiguille puisqu’il était numérique (d’après les dernières investigations, la vitesse de collision était comprise entre 117 et 152 km/h). La voiture roulait donc bien au-delà de la limite légale de 50 km/h et bien plus vite qu’il n’était prudent dans le tunnel de l’Alma. En 1999, une enquête française conclut que la Mercedes avait heurté une autre automobile (une Fiat Uno blanche) dans le tunnel. Le conducteur ne s’identifia pas, et l’automobile ne fut jamais retrouvée.

D’après les enquêteurs, la collision était le fait du conducteur, qui était en état d’ébriété et roulait trop vite, tentant d’échapper aux paparazzi.

Le 6 janvier 2004, une enquête judiciaire menée par Michael Burgess, le médecin légiste de la maison royale, fut ouverte à Londres. L’Opération Paget, a déjà coûté 4 millions d’Euros début 2006, en fait la plus coûteuse de l’histoire britannique.

En mai 2006, Sir John Stevens, le responsable de l’enquête a déclaré qu’il y avait de nouveaux témoins, de nouveaux résultats d’analyse scientifique, et que chacune des théories de conspiration faisait l’objet d’une enquête.

Le 13 juillet 2006, le magazine italien Chi a publié des photographies (volées dans le dossier d’instruction) montrant Diana dans ses derniers instants.[1] La photo noir et blanc montre Diana recevant de l’oxygène dans l’épave de la voiture. La photo est extraite de Lady Diana: The Criminal Investigation, un livre de Jean-Michel Caradec’h.[2] Malgré les critiques, l’éditeur du magazine a défendu sa décision de les publier.

Un débat fait rage entre les tenants d’un assassinat et ceux qui croient à la thèse de l’accident.

Les conclusions de l’enquête française – Henri Paul était ivre – reposent essentiellement sur l’analyse de prélèvements sanguins qui a établi un degré d’alcool trois fois supérieur à la limite légale (selon un rapport de l’ambassadeur Jay de septembre 1997).

Cette analyse initiale fut contredite par un pathologiste britannique à la solde de la famille Fayed. En réponse, les autorités françaises pratiquèrent une analyse du fond de l’œil aux résultats médicalement fiables. Ce troisième test confirma le degré d’alcool dans le sang et montra également que Henri Paul prenait des antidépresseurs.

Les prélèvements montrèrent aussi que son taux de monoxyde de carbone était suffisamment élevé pour lui interdire de conduire (ou même de se tenir debout). Certains affirment que ceci démontre de manière indiscutable que les prélèvements ont été manipulés.

Les familles de Dodi Al-Fayed et de Henri Paul n’ont pas accepté les résultats de l’enquête française. Devant les tribunaux écossais, Mohamed Al-Fayed réclama une enquête et fit appel quand on la lui refusa. Fayed, pour sa part, reste persuadé que la princesse et son fils furent assassinés dans un complot élaboré par le SIS (MI6) et commandité par le prince Philip, duc d’Édimbourg, qui, selon lui, est raciste et n’acceptait absolument pas l’idée que ses petits-enfants puissent avoir des frères ou des sœurs musulmans ou à demi-arabes. (Al Fayed a affirmé à plusieurs reprises que le Prince Philip contrôlait le SIS)[réf. nécessaire]

Que Diana ait eu l’intention de se convertir à l’islam et qu’elle fut enceinte d’un enfant de Dodi Al-Fayed furent des raisons mises en avant dans la thèse de l’assassinat. En janvier 2004, l’ancien magistrat de la Queen’s Household, le docteur John Burton a dit au cours d’une interview au Times qu’au cours de l’autopsie de la princesse à la morgue de Fulham, il avait personnellement examiné son utérus et qu’elle n’était pas enceinte.[réf. nécessaire]

Plus tard en 2004, la chaîne de télévision nord-américaine CBS a montré des images de l’accident où l’on voyait un siège arrière intact ainsi que la partie centrale de la Mercedes avec Diana sans blessures externes, allongée sur le sol de la partie arrière du véhicule, son dos sur le siège du passager de droite – la porte arrière droite de la voiture étant complètement ouverte. Ces images firent sensation au Royaume-Uni et incitèrent Mohammed Al-Fayed à entamer un autre procès.

Rumeurs et complot mis à part, il faut noter que Diana, Dodi et Paul n’avaient pas de ceintures attachées à la différence de Rees-Jones, l’unique survivant. De plus, le tunnel du pont de l’Alma est connu comme étant un point noir, où les voitures peuvent rouler vite sans visibilité suffisante devant elles. Des piliers en béton sur le terre-plein central sont propices aux collisions.

Dans le monde entier, des millions de personnes assistèrent à la cérémonie à la télévision. Les funérailles à l’abbaye de Westminster, le 6 septembre ont rassemblé environ 3 millions de personnes à Londres. Plus d’un million de bouquets ont été déposés à son domicile londonien à Kensington Palace. On demanda au public de ne plus apporter de fleurs au domaine familial d’Althorp car le nombre de gens et de fleurs sur les routes surchargées mettait en danger la sécurité publique.

La réaction de la famille royale à la mort de Diana causa un tollé sans précédent[réf. nécessaire]. Le respect pointilleux du protocole de la Maison de Windsor a été interprété par le public comme une absence de sensibilité. Le refus de Buckingham Palace de mettre en berne l’Union Jack provoqua des manchettes acerbes dans les journaux : « Où est notre reine ? Où est notre drapeau ? » demandait le Sun. La reine, qui était revenue de Balmoral à Londres, accepta une allocution à la télévision. A la demande expresse de Downing Street, ce qui devait être un enregistrement devint du direct et le texte fut revu par Alastair Campbell pour être « plus chaleureux »[réf. nécessaire].

Le public présent aux funérailles jeta des fleurs au passage de la procession tout au long de son parcours. À l’extérieur de l’abbaye de Westminster, la foule acclamait les nombreuses célébrités qui se trouvaient à l’intérieur : le chanteur Sir Elton John (qui a interprété une version de sa chanson Candle in the Wind, réécrite à cette occasion), Tom Cruise et Nicole Kidman, le metteur en scène Steven Spielberg, l’homme d’affaires britannique Richard Branson, la reine Noor de Jordanie, Mesdames Hillary Clinton et Bernadette Chirac (respectivement Premières Dames des Etats-Unis et de France). La cérémonie religieuse a été retransmise en direct à la télévision. Des haut-parleurs avaient été placés à l’extérieur pour que la foule puisse entendre le déroulement de l’office. Les invités applaudirent les paroles du frère de Diana, Lord Spencer, qui attaqua vertement la presse et critiqua indirectement la famille royale pour son comportement vis-à-vis de sa sœur.

Diana, princesse de Galles est inhumée à Althorp dans le Northamptonshire sur une île au milieu d’un lac nommé « l’ovale rond » (the Round Oval). Les visiteurs peuvent voir une exposition qui lui est consacrée et faire le tour du lac.

Durant la quinzaine de jours qui a suivi son enterrement, le taux de suicides en Angleterre et dans le Pays de Galles augmenta de 17% par rapport à la moyenne de cette période au cours des quatre dernières années. Les scientifiques pensent que cela est dû à l’effet d’identification. L’augmentation la plus importante de suicides concerne une population très semblable à Diana : le taux de suicides des femmes âgées de 25 à 44 ans augmenta de près de 45%.[réf. nécessaire]

Au cours des années qui ont suivi sa mort, l’intérêt porté à la vie de Diana resta élevé. De très nombreux fabricants de pièces de collection continuèrent à produire des objets autour de Diana. Certains ont même suggéré de la canoniser, ce qui provoqua un certain nombre de controverses.

Le public a élu la Flamme de la Liberté, à Paris, pour rendre un hommage provisoire à Diana. Ce monument, commémorant le don de la statue de la Liberté de la France aux États-Unis, se trouve près du tunnel de l’Alma. Les messages de condoléances ont été enlevés et son usage en tant que mémorial de Diana a cessé, même s’il est toujours visité et si des messages sont encore laissés à sa mémoire. Le mur en béton, au coin du tunnel, est toujours utilisé comme un mémorial de fortune où les gens écrivent quelques mots pour Diana.

Le 6 juillet 2004, fut inaugurée une fontaine à la mémoire de la princesse Diana à Hyde Park à Londres.

Diana est arrivée troisième des personnalités britanniques au cours d’un vote sous l’égide de la BBC en 2002.

En 2003, l’éditeur Marvel Comics a annoncé la publication de cinq tomes ayant pour titre Di Another Day (en référence au film de James Bond, Die Another Day) où Diana, princesse de Galles , est représentée sous les traits d’un mutant aux super-pouvoirs. Après un grand nombre de protestations, l’idée fut rapidement abandonnée. La société Heliograph Incorporated, elle, a produit un jeu de rôle futuriste sur Diana.

Après la mort de Diana, l’acteur Kevin Costner a prétendu qu’il avait négocié la participation de la princesse divorcée à la suite du film « The Bodyguard » qui réunissait Costner et Whitney Houston. Buckingham Palace a catégoriquement démenti.[réf. nécessaire]

En 2006, Stephen Frears a consacré son film, The Queen aux réactions de la Reine Elisabeth II et du premier ministre, Tony Blair après la mort tragique de Lady Diana.

Le 6 juin 2007, peu de temps avant la 10ème anniversaire de la mort de Diana, la chaîne télévisée britannique Channel 4 a diffusé un documentaire qui était supposé montrer des clichés inédits de Lady Di immédiatement après l’accident sous le pont de l’Alma. Un porte-parole des princes William et Harry s’est refusé à commenter le documentaire de Channel 4, se contenter de déclarer: « Le souvenir de Diana devrait rester intact. Ce genre de choses est tout à fait déplaisant pour sa famille et ses amis ». [3] En effet, encore une fois, aucune image de Lady Di après l’accident a été montrée. 

Le 1er juillet 2007, un concert organisé par les princes William et Henry attira plus de 63 000 personnes au stade Wembley de Londres. Plusieurs célébrités y chantèrent notamment Elton John, Rod Stewart, les National England Ballet, le groupe Duran Duran ainsi que la chanteuse canadienne Nelly Furtado. Les deux princes avait organisé ce concert pour célébrer le 46° anniversaire de Lady Diana. Elle aurait eu 46 ans le 1er juillet.

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( 24 août, 1997 )

Victor Sablé-Décédé

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 Victor Sablé-Décédé

Victor Sablé, né le 30 novembre 1911 à Fort-de-France (Martinique) et mort le 24 août 1997, était avocat, et député de la Martinique de 1958 à 1986.

Victor Sablé était le porte-parole de la droite martiniquaise dans les instances politiques parisiennes et un farouche adversaire de toute idée d’autonomie ou d’indépendance de la Martinique.

Assimilationniste et départementaliste convaincu, Victor Sablé déclarait : « C’est ce statut (DOM), malgré ses ambiguïtés et ses imperfections, qui a le mieux assurer la défense des libertés et des droits individuels, grâce à la sécurité des crédits qui nous reviennent par le jeu automatique des mécanismes du budget de l’État et nous a fait profiter des fruits de l’expansion d’une des premières puissances économiques européennes…C’est enfin ce statut qui a pu nous permettre de porter notre jeunesse au plus haut niveau culturel, grâce au prestige d’une langue mondialement parlée et admirée, aux facilités d’accès aux grandes écoles, aux contacts de civilisation et aux carrières ouvertes sur un large éventail de possibilités…C’est la langue française qui nous a élevés des bas-fonds de l’obscurantisme aux lumières de la culture universelle…Les Antilles ne veulent pas suivre le sort du tiers monde, dont elles encouragent le combat contre toutes les formes d’impérialisme, mais elles veulent rester avec la France à l’heure de l’occident. »

Victor Sablé était radical-socialiste puis membre de l’UDF.

A l’Assemblée nationale, il fut un défenseur opiniâtre des dossiers concernant la banane antillaise. Victor Sablé, alors qu’il n’a jamais été maire d’une grosse commune, a réussi l’exploit d’être député du sud pendant 28 ans, grâce certainement à son charisme et au soutien des békés.

Parcours politique
Député de la Martinique de 1958 à 1986
Sénateur de la Martinique de 1946 à 1948
Député européen de 1979 à 1984

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Avocat,Sénateur et député
Né à Fort de France
Le 30.Novembre.1911 Mort le 24 Août 1997
à L’âge de 85 ans,à Nice,où il était hospitalisé depuis le 13 Août à la clinique

Interview de M. Victor SABLÉ, Député de la MARTINIQUE Député au PARLEMENT EUROPÉEN
par
M. Philippe de BALEINE. Rédacteur en Chef de l’hebdomadaire PARIS-MATCH 25 Juillet 1979
QUESTION:

y a 80.000 voitures à la Martinique soit à peu près une par famille de 4 personnes. Or à en croire les chiffres officiels il y a près de 20% de chômeurs et les salaires du secteur privé sont très faibles. Comment expliquer cette contradiction:
RÉPONSE:
Des experts prétendent qu’il y a plus de voitures par tête•d’habitants dans ce petit département de 330.000 habitants que dans certains pays d’Europe et même qu’en Italie qui est le cinquième pro¬ducteur mondial d’automobiles. Il n’y a pas de transport en commun organisé dans ce pays. Et pour ne pas marcher sous la pluie ou le soleil, tout le monde cherche à rouler en voiture.
Comme en métropole, la voiture est un signe extérieur de réussite sociale. La solidarité familiale s’efforce de concourir à l’ascension de chacun. Il arrive même que les prestations sociales, allocations familiales, etc … sont en partie détournées de leur objet dans ce but, etparfois au détriment du confort du foyer.
Si le taux du chômage y est bien plus élevé par suite de la fragilité de l’économie, les revenus individuels grâce à l’extension progressive de la législation sociale sont globalement assez voisins de ceux de la métropole. Pour ceux qui travaillent, les salaires sont aussi ies plus élevés de la Caraïbe à l’exception de Porto Rico qui est d’obédience américaine.
QUESTION:
Les Antillais désertent de plus en plus la terre. Pourtant tout le monde est bien d’accord, l’une des conditions du redressement économique est le développement des cultures vivrières et de l’élevage. Comment ramener les Antillais aux champs? Quelles mesures concrètes immédiates peut-on envisager, comme par exemple le contingentement progressif des importations alimentaires?
RÉPONSE:
On a laissé se développer trop longtemps l’idée que les travaux des champs étaient liés au souvenir de l’esclavage. Pourtant dans nombre de pays d’Europe Centrale, par exemple, le servage a duré plus longtemps que l’esclavage aux Antilles. Mais aucun poête antillais n’a jamais chanté les louanges du paysan. Il n’y a pas eu de réformes agraires et la génération nouvelle n’a trouvé ni crédits ni terres disponibles pour travailler à son compte. Avec le développement de l’enseignement public, les jeunes qui fréquentent les écoles ne veulent plus revenir à la terre et aux métiers qui étaient jusqu’alors le lot des personnes peu instruites. Les analphabètes d’il y a 50 ans ont complètement disparu. Le taux de scolarisation est pratiquement de 100%. Ces jeunes voués traditionnellement aux travaux des champs sont, aujourd’hui, avec leurs diplômes, à la recherche d’un emploi dans les villes et, plus particulièrement, dans les carrières libérales, dans les carrières administratives ou commerciales où, pensent-ils, le travail est mieux rémunéré et, surtout, mieux considéré .. Désir comme partout de gagner plus d’argent, mais aussi goût très prononcé de la considération publique. On trouve des gens qui préfèrent gagner moins d’argent à condition d’être mieux considérés. Enfin, pour beaucoup, la migration, avec ses possibilités d’évasion, a donné l’espoir d’une vie’ meilleure ailleurs … Du fait que les salaires et les charges sociales ont augmenté considérablement, la production locale est devenue extrêmement onéreuse surtout pour les petites exploitations. Il est exact qu’avant la guerre les légumes du pays étaient produits en abondance. La facilité des communications internationales a complètement changé les habitudes alimentaires. On s’est mis à consommer énormément de pain, de viande, de pommes de terre, des carottes, des navets, des petits pois, etc … Il suffit de comparer les statistiques d’importation au cours des trente dernières années pour comprendre l’importance de cette transformation alimentaire.
Autrefois, on mangeait à l’européenne dans les classes aisées ou en l’honneur des métropolitains de passa.ge. les denrées alimentaires locales coûtent de plus en plus cher, plus cher même que la pomme de terre qui nous vient d’Europe. Et en l’absence d’une organisation du marché de consom¬mation locale tous les efforts tendent à l’exportation des productions agricoles vers la métropole, où leur caractère exotique fait prime.

QUESTION:
On peut poser les mêmes questions à propos du développement souhaité des petites industries.
Comment valoriser le travail manuel ?
RËPONSE:
Aux Antilles, il n’y a pas de traditions industrielles, à l’exception de l’industrie sucrière qui ~st actuellement en régression. Dans le passé, les îles n’étaient que des ports de relâche pour la manne à voile et des comptoirs commerciaux d’import-export. Depuis quelques années, de jeunes chefs d’entreprises ont décidé de faire des tentatives d’industrialisation et réussissent fort bien. Ce sont surtout des industries agro-alimentaires. Ils ont fait une percée dans les pâtes alimentaires, dans les jus de fruits, la brasserie et aussi dans la cimenterie, dans les matières plastiques, dans la tréfilerie et dans l’électronique aussi. Nous espérons pouvoir créer un courant de réexportation soit vers la métropole, la Caraïbe ou l’Amérique. C’est en tout cas l’idée de M. Jean-François Deniau qui est venu récemment à la Martinique et qui souhaite vivement que certaines petites industries soient aidées ainsi que l’arti¬sanat. 1\ faudrait évidemment une personnalisation et une souplesse plus grande du crédit. Il y a, là-bas, des gens qui ne manquent pas d’imagination et de talent.
QUESTION:
Comment expliquer le mauvais niveau de l’enseignement aux Antilles et ses médiocres résultats?
RÉPONSE:
Après guerre, il ya eu une explosion démographique. La population scolaire a décuplé subitement sans augmentation corrélative du personnel enseignant. On a vu des bacheliers donner des cours parce qu’on ne pouvait laisser des élèves sans maître.
Avant la guerre, nos étudiants Antillais étaient réputés de très haut niveau. Les professeurs de l’unique Lycée Schœlcher de Fort-de-France étaient presque tous métropolitains ou martiniquais de tout premier ordre. Les élèves étaient peu nombreux et étonnaient par leurs résultats dans les facultés et les grandes écoles. L’ambition de ces étudiants, le plus souvent boursiers de la colonie sélectionnés par la conception élitiste qui prévalait alors, était de prouver dans toutes les disciplines universitaires ce qu’on appelait alors les possibilités intellectuelles de la race antillaise. Ils étaient plus soucieux d’acquérir une place de choix dans la société et donnaient plus d’importance à l’ap-profondissement des connaissances dans la lutte pour la vie qu’à la contestation et la propagande politique. La priorité des priorités étaient de s’arracher au paupérisme colonial. Mai 68 était encore bien loin. Avec les années, en dépit des dépenses considérables du Ministère de l’Education Nationale, dépenses qui ont surtout servi à de somptueuses constructions scolaires, la qualité de l’enseigf1ement est généralement critiquée.
Un Inspecteur en mission s’écriait: «C’est très beau d’avoir construit des cathédrales, mais s’il y a beaucoup d’élèves assoiffés de savoir, il y a bien peu de maîtres de haut niveau pour satisfaire leurs exigences !».
La cascade des réformes universitaires, sans adaptation, a provoqué juste au moment où la démocratisation de l’enseignement se réalisait enfin, plus de troubles que d’effets positifs. On entend couramment dire que les «V.A.T.» qui viennent donner des cours pendant la durée de leur service militaire, malgré leurs diplômes et leur bonne volonté, manquent souvent d’expérience pédagogique et de la foi nécessaire à leur mission. 1\ faut dire aussi qu’un certain nombre de professeurs antillais hautement qualifiés choisissent d’exercer en métropole pour des raisons personnelles et, à cause du chômage, une pression politique et syndicale se fait sentir pour le recrutement sur place d’enseignants qui, souvent, n’ont pas pu aller au bout de leurs études.
QUESTION:
Est-ce en voie d’amélioration?
RÉPONSE:
Les données du problème de l’enseignement ont été bouleversées. Un des excès de la départementalisation a consisté à ne pas tenir compte, dans la méthode pédagogique, des différences socio¬logiques qui existent forcément entre un grand pays industrialisé comme la France et un petit pays sous développé dans la Caraïbe. Le niveau culturel poursuivi dans l’égalité des droits d’une même république devait être approché par des voies plus appropriées aux structures mentales, à l’environ¬nement social et, surtout, aux besoins de la collectivité.
En France, on entend souvent regretter que la classe ouvrière et paysanne ne soit représentée que dans la proportion de 15 ou 20% dans les Universités. En 1958 à l’avènement de la Ve République, cette proportion n’était que de 5% seulement. A la Martinique où la bourgeoisie est numériquement très réduite et les masses populaires beaucoup plus nombreuses, la proportion est naturellement inversée. Une plus grande proportion d’enfants des classes défavorisées profitent de la gratuité de l’enseignement. Une partie de la bourgeoisie en dehors des écoles privées locales, va faire des études à l’extérieur, au Canada, aux Etats-Unis et en France. Le désir d’ascension sociale conduit des familles modestes à suivre cet exemple. De même que dans les régions industrielles de France les enfants ne

veulent plus descendre dans la mine comme leurs parents, aux Antilles les fils de cultivateurs ne veulent plus retourner aux champs couper la canne. Les réactions mentales sont semblables mais dans un contexte économique fondamentalement différent.
QUESTION:
Les rémunérations excessives des fonctionnaires n’ont-elles pas déstabilisé la société. Que faire pour supprimer ce fléau?
RÉPONSE:
Autrefois, une prime d’e)Çpatriation était comptée aux seuls fonctionnaires d’Etat pour les encou¬rager à aller servir loin de chez eux, dans les colonies.
Les fonctionnaires d’Etat Antillais y avaient également droit. Ils en profitaient dans tout le reste de l’empire colonial, plutôt que dans leur pays d’origine.
Une des grandes revendications de ce temps-là a été de demander l’égalité de traitement entre tous les fonctionnaires servant dans les colonies, sans aucune distinction. A force de protestations ~t de grèves, cet avantage a été accordé à tous. Et plus tard même des avantages équivalents ont été étendus par assimilation à un certain nombre de personnes n’appartenant pas à la fonction publique.
Après la loi du 19 mars 1946 transformant les vieilles colonies en départements français, certains services ministériels ont voulu supprimer cet avantage considéré comme une survivance d’ancien régime mais M. Robert SHUMANN alors Ministre des Finances, le maintint. Il est devenu «un droit acquis». Ce n’est plus une prime d’expatriation appelée aussi «supplément colonial» mais une indemnité de vie chère. L’opinion publique s’est farhiliarisée avec cette conception égalitaire de la fonction publique dans les départements d’Outre-Mer et avec l’idée que la vie y est plus chère pour les fonctionnaires qu’en métropole. Depuis quelque temps les syndicats ouvriers déclarent, non sans logique, que le coût de la vie est aussi élevé pour eux. C’est devenu un argument sérieux dans les négociations avec le patronat.
QUESTION:
N’y a-t-il pas là un phénomène inflationniste?
RÉPONSE:
En l’absence d’un système rigoureux de contrôle des prix on observe une tendance à la hausse du coût de la vie.
1 ~
Comme partout, le commerce prend ses dispositions pour absorber les augmentations de salaires escomptées. Ceci explique la suractivation de la consommation et aussi le niveau de vie très supérieur de nos départements antillais à celui des autres îles de la région sous développée des Caraïbes. La circulation monétaire y est plus fluide et le commerce d’importation beaucoup plus diversifié.
QUESTION:
On dit que cette situation privilégiée des fonctionnaires ne favorise pas l’entreprise dans le secteur privé puisque ce sont les fonctionnaires qui gagnent le plus?
RÉPONSE:
Dans les conditions actuelles, les jeunes gens se dirigent tout naturellement vers les carrières administratives. Et les Antillais qui exercent en Métropole, surtout dans les petits emplois, demandent leur mutation pour profiter des avantages de la fonction publique dans leur département d’origine. D’où l’engorgement des administrations.
QUESTION:
Cette situation sociale est préjudiciable à l’économie des Antilles. Elle ne changera donc jamais?
J’ai entendu soutenir cette idée qu’un gouvernement sinon autonomiste, tout au moins un gouverne-ment local disposant de larges moyens de décentralisation et s’appuyant sur une assemblée locale élue (c’était une idée du Général de Gaulle à un certain moment. Ce n’est pas forcément une idée indépen¬dantiste), un tel gouvernement devrait être assez fort et avoir assez d’autorité pour prendre des mesures en vue de réduire cette inégalité des salaires entre le secteur public et le secteur privé,. inégalité qui, comme on dit, a des effets pervers.
RÉPONSE:
La classe des fonctionnaires constitue l’élite du pays. Ils ont le savoir, les diplômes, l’indépendance et un certain poids syndical. Ils sont proportionnellement plus nombreux qu’ailleurs et c’est parmi eux que se recrutent la plupart des élus locaux. En France métropolitaine, c’est le secteur privé qui offre les meilleurs salaires. Certains commencent à penser qu’une des solutions envisageables consisteraità obteDir de la puissante fédération des syndicats de fonctionnaires son consentement sur une réduction progressive de cette indemnité sur 10 ans, par exemple, pour ne pas perturber leurs con¬ditions d’existence ou leurs engagements individuels, mais, à la condition formelle qu’une loi de finance affecte les crédits dégagés en supplément des dotations budgétaires à un plan de développe-

ment et de modernisation de l’économie régionale. Ces mêmes personnes pensent que cela mettrait un terme à l’afflux de fonctionnaires métropolitains que l’on appelle aussi des chasseurs de primes et faciliterait ainsi le recrutement des fonctionnaires antillais dans leur propre pays. Mais aucun gou¬vernement ne peut aborder ce problème sans risquer de graves conflits sociaux car il faudrait affronter l’hostilité des syndicats et faire face à l’abaissement du pouvoir d’achat qui modifierait profondément les mécanismes de la vie économique. De nombreux fonctionnaires sont partisans, en esprit, de l’au¬tonomie mais restent attachés à ce système de rémunération tout comme leurs adversaires politiques. Ils veulent l’autonomie mais sans perdre les avantages de la départementalisation.
QUESTION:
Mais, dans votre livre, «LES ANTILLES SANS COMPLEXES» vous avez soutenu qu’il serait souhaitable de nationaliser les grandes plantations de canne à sucre?
RÉPONSE:
Oui, cela avait été un de mes projets au lendemain de la guerre à une époque où cette réforme était possible et entrait dans le cadre du programme du Conseil National de la Résistance. Mais, l’opinion publique n’y était pas préparée et l’idée fit scandale. Pour le public, l’industrie sucrière était si prospère que rien ne pouvait entamer sa puissance. Patrons et ouvriers s’épuisaient en conflits rituels pour en tirer le maximum ; mais, aucun plan rationnel et concerté ne fut jamais envisagé par les intéressés eux-mêmes, pour développer cet outil de production.
Un syndicaliste m’a dit un jour que les «békés» fermaient leurs usines par pure scélératesse pour mettre les travailleurs à genoux. Des patrons nostalgiques et trop sûrs d’eux-mêmes ne pres¬sentaient ni les lois sociales, conséquence de la départementalisation, ni les grandes mutations du commerce international conséquence des progrès technologiques, et de la montée du tiers monde. Ce problème fut livré aux technocrates et aux démagogues. L’industrie sucrière fut une industrie clé. On fabriquait 92.000 tonnes de sucre mais avec des salaires anormalement bas alors qu’aujourd’hui on ne dépasse pas 10.000 tonnes avec des salaires beaucoup plus élevés. Les statistiques officielles du chômage s’enflent artificiellement car il n’y a pas de demandeurs d’emploi dans le secteur agricole. Ce que l’on appelait jadis l’aristocratie sucrière des Îles, c’est bien fini. La départementalisation, avec son cortège de lois sociales, lui a réglé son compte.
Des industriels se sont reconvertis dans le commerce. Le Ministère des Finances, à un certain moment, était disposé à consentir des aides pour une relance rationnelle de cette production tradi¬tionnelle. Je doute qu’il en soit de même aujourd’hui. Il faudrait créer une usine nouvelle car les anciennes tombent de vétusté. D’après les experts pour qu’une usine soit rentable il lui faudrait fabri¬quer au moins 60.000 tonnes de sucre et notre quota a été ramené à 30.000 tonnes tout récemment au profit de la Réunion. Les conditions d’exploitations locales, l’évolution du commerce international, la signature de la Convention de Lomé, les difficultés internes de la Communauté Economique Européenne dans ce secteur, l’annonce de la création d’une nation martiniquaise, ont radicalement modifié les données du problème. Il faut retenir aussi que l’industrie réunionnaise bénéficie de deux avantages dont les effets se cumulent:
1) le rendement atteint jusqu’à 13% alors qu’il ne dépasse pas 7,5% à la Martinique et que
2) les salaires y sont encore inférieurs de 28% à ceux des Antilles.
QUESTION:
Que faire alors de toutes ces terres anciennement consacrées à la canne à sucre?
RÉPONSE:
La culture de la banane a pris la relève, elle était surtout destinée à fai re obstacle aux effets nocifs de la monoculture de la canne. C’est un certain nombre de petits planteurs qui n’avaient pas de contingent de rhum et de sucre qui s’y sont lancés les premiers. Socialement, ce fut une révolution; des milliers de petits paysans qui vivaient dans la misère et dans la subordination des usines ont pu, après la guerre, se tirer d’affaires. Les pouvoirs publics ont aidé l’encadrement et soutenu financièrement cette culture qui était nouvelle et démocratique. Il faudrait maintenant en faire autant pour l’élevage et les cultures maraîchères ou fruitières qui se prêtent mieux aux exploitations familiales:
Beaucoup de jeunes sont actuellement compétents et sont prêts à jouer le jeu. Mais il faut d’abord organiser la distribution et le marché de la consommation locale pour les habitants et pour les touristes.
QUESTION:
Quand les associations d’étudiants Antillais, tous très à gauche, parlent de colonialisme, d’ac-caparement des terres par les «Békés», c’est donc très exagéré?
RÉPONSE:
Globalement les «Békés» n’ont plus la même puissance qu’à l’époque coloniale, mais ils cons¬tituent encore une classe prépondérante, comme il en existe, d’ailleurs, dans ous les pays, en Europe comme dans le tiers monde. Mais cette prépondérance ne peut s’analyser de la ê e manière qu’au¬trefois. Beaucoup des critiques dont vous parlez traduisent une volonté d’éma ci a ion sociale, mais
aussi d’une grande ignorance des complexités de la vie économique.
L’aversion qu’inspire à l’intelligentsia autonomiste les problèmes économiques est une véritable tragédie.
QUESTION:
Des affrontements raciaux éclatent depuis quelque temps. Pourquoi?
RËPONSE :
A la Martinique, il y a des gens de couleurs différentes souvent d’ailleurs dans la même famille mais, ayant la même religion, la même histoire, la même langue, la même culture, les mêmes habitudes de vie. Ils connaissent les deux branches de leur ascendance ou descendance génétique. C’est un «melting pot racial» et culturel auquel échappe en réalité une infime minorité. Un psychologue averti y verrait, non un conflit de races, comme dans les pays de ségrégation, mais plutôt, en se référant aux schémas marxistes, une lutte de classes, mais de classes sociales hétéroclites et de couleurs dï’fférentes. Sortie de la logomachie politicienne, le racisme aux Antilles relève plutôt de l’opportunisme social et du compte en banque. Il suscite plus de frustrations individuelles que de drames collectifs. A ma connaissance, seule une poignée de gauchiste prônant le nationalisme réclame le droit d’être raciste en vertu du principe de l’égalité. Puisqu’il y a des racistes en Métropole, pourquoi n’yen aurait-il pas à la Martinique? Bel exemple de perversion de mentalité assimilationniste !
Le micronationalisme, né de la petite bourgeoisie, lance plus de flèches contre les métropolitains qui incarnent, à leurs yeux, le colonialisme que contre les «békés» qu’elle considère comme des Martiniquais, mais des Martiniquais privilégiés. L’électoralisme des politiciens cache cet aspect de la réalité quotidienne qui annonce la fin de l’héritage spirituel de Schœlcher.
QUESTION:
Mais ces affrontements dans les lycées sont-ils le fait d’une propagande particulière?
RÉPONSE:
Le mouvement indépendantiste qui est nouveau s’est superposé au mouvement autonomiste qui, à l’origine, n’était pas idéologiquement anti-français. Les autonomistes réclamaient alors la décentra¬lisation des pouvoirs sans mettre en cause l’unité de la République. Tout au plus, ils invoquaient l’exemple de la constitution italienne. Beaucoup des dirigeants de la majorité actuelle ont été inscrits au parti de Césaire, séduits par la nouveauté de ses idées. Ils ont été ses lieutenants dans la lutte qu’il
. • menait alors contre le parti communiste dont il avait démissionné avec fracas en 1956, après les évè¬nements de Budapest. La rupture entre eux vint quand apparut le spectre du séparatisme. Aujourd’hui, la réforme régionale, imparfaite d’ailleurs, n’est qu’un commencement d’autonomie ou peut être interprétée de cette manière. Mais c’est une réforme qui se fait dans le cadre de la constitution française. Tous les partis de gauche ont radicalisé leurs positions et les mots d’ordre de ce front anti-colonialiste ne peuvent avoir qu’une tonalité anti-française en dépit de leurs rivalités.
QUESTION:
Pourquoi alors ces affrontements dans les lycées?
RÉPONSE:
Paradoxalement, ce sont souvent de jeunes enseignants métropolitains tout imbus de la révolution de mai 68 qui ont nourri la propagande contre le pouvoir français qui en supportent aujourd’hui les premiers contre-coups. Les militants locaux se sont servis de leur prestige pour accentuer leur mou¬vement nationaliste auprès des élèves tandis que les familles martiniquaises sentimentalement attachées à la France leur marquent de plus en plus leur hostilité.
Quand on s’aperçoit qu’il y a plus de métropolitains que de Martiniquais dans le personnel en¬seignant dans certaines cités scolaires, les syndicats s’enflamment et l’opinion publique, toujours aux aguets, s’émeut. L’exploitation politique du chômage persistant n’a pas de peine à provoquer des affrontements.
QUESTION:
On dit que l’influence cubaine est assez forte à la Martinique et que M. Césaire, lui-même, n’est pas sans avoir de rapports avec Fidel Castro ?
RÉPONSE:
Peu influençable, Césaire me paraît plutôt prédisposé à la réflexion solitaire, même si des mouvements politiques étrangers se servent de sa notoriété pour pousser leurs pions en direction des Antilles. Césaire n’est pas un suiveur. Les ressentiments qu’il a contre les gouvernements français successifs ne l’ont pas empêché de décliner récemment une invitation de Fidel Castro à partiCiper à un festival politico-culturel à la Havane. Mais ceux qui se réclament de lui n’ont probablement pas les mêmes scrupules. Mal à l’aise avec la gauche française qui leur a enseigné le nationalisme, ils pourraient subir l’influence intellectuelle des leaders étrangers pour compenser les frustrations que leur fait endurer leur échec politique dans leur pays natal.

QUESTION:
Les fonctionnaires métropolitains disent qu’ils sont là parce que les fonctionnaires antillais ne sont pas compétents à la Martinique. Ils sont 6.000 ou 7.000 métropolitains qui auraient plus de compétences techniques que n’en ont les Martiniquais. C’est quand même difficile à croire!
RÉPONSE:
Pourquoi les Martiniquais seraient-ils compétents hors de leur pays et cesseraient-ils de l’être chez eux-mêmes ? On ne peut tout de même pas demander à un petit département de 330.000 habitants de produire chaque année assez de lauréats de grands concours susceptibles d’occuper des postes qui dans une démocratie. moderne exigent de très hautes qualifications. Si l’on veut maintenir dans les diverses administrations le niveau compatible avec la complexité de la vie moderne, on ne peut éviter la présence d’un certain nombre de métropolitains à côté des fonctionnaires antillais. Ce n’est pas ce qui provoque les protestations.
QUESTION:
Oui, mais ils répondent et je les ai entendu dire qu’il y avait des Antillais fort compétents dans presque tous les domaines?
RÉPONSE:
C’est exact. Beaucoup occupent dans toutes les régions de France de fo 0 orables situations
et n’expriment pas le désir de retourner travailler dans leur pays. Il y vont en \IClcances ou pour leur retraite. Certains, d’ailleurs, craignent de subir contre leur conviction, les infl e ces ou pressions locales. Le principal sujet .de mécontentement, c’est la venue aux Antilles de pe i~s fonctionnaires sans compétence particulière qui prennent les emplois que les Antillais pourraient ‘isi le ent occuper eux-mêmes.
QUESTION:
Si vous lisez la littérature des étudiants antillais, des mouvements indépendantistes, vous remar-querez qu’il y a un surgissement de nationalisme local, d’une culture qui se dit guadeloupéenne ou martiniquaise, d’une langue nationale créole et qui, au fond, refoulent tout ce qui est français.
RÉPONSE:
C’est aussi un phénomène absolument nouveau qui date du traumatisme provoqué par la déco¬lonisation où, pour la première fois peut-être dans l’histoire, les étudiants antillais en Métropole ont eu des contacts avec des étudiants africains.
QUESTION:
Sauf alors les fonctionnaires Antillais qui allaient servir dans les colonies françaises d’Afrique.
RÉPONSE:
Oui, mais ces Antillais étaient considérés comme des métropolitains parce qu’ils étaient des ci¬toyens français. Ils étaient Procureurs généraux, Présidents de cour d’appel, Administrateurs ou Gou¬verneurs des Colonies. L’ancienne élite antillaise était bénéficiaire de la colonisation. Elle n’en était pas, on l’a dit, victime. Les Africains eux restaient encore soumis au régime de l’indigénat. Plusieurs chefs d’Etats n’étaient ni électeurs, ni éligibles en 1939 dans leur propre pays, tandis que, depuis la révo¬lution de 1848, ce sont des Antillais qui représentent leur pays au Parlem2nt français. Cet état de chose a fait d’ailleurs apparaître une certaine animosité des Africains contre les Antillais au moment de la décolonisation. Pendant plus d’un siècle et demi les Antillais se considéraient eux-mêmes comme faisant partie de la civilisation française. Ils étaient les seuls hommes de couleur à participer à la vie démocratique occidentale. Ce n’était pas le cas dans les autres colonies françaises, ni pour les ressortis¬sants des autres empires coloniaux. M. Césaire est une brillante. émanation de la culture européenne, ainsi que M. Senghor qui était alors considéré comme une exception pour l’Afriq e. Ce sont des européens de culture mais non de race. Et c’est le grand ethnologue allemand Frobeni s qui’ leur a fait découvrir les mystères de l’Afrique.
Avant la guerre, il n’y avait pratiquement pas d’étudiants africains à Paris. Il y e avait 2 ou 3 qui étaient bien connus. Tandis qu’aujourd’hui les étudiants Antillais en rencontren beaucoup d’Afrique et du Tiers Monde. Et pour la ptupart ceux-ci sont nationalistes. Avec la guerre d’ Igérie, nos étudiants se sont sentis brusquement une sorte de solidarité avec les peuples colonisés; mais l’idée ne leur était jamais venue de demander l’indépendance pour les Antilles. Ils se contentai t de combattre l’impérialisme français comme beaucoup d’hommes de gauche en France. Et puis 1s se sont mis à penser que, si des Gabonais, des Guinéens, des Sénégalais, etc … qu’ils connaissaient ien au quartier latin, étaient jugés dignes, par la France elle-même, d’exercer la souveraineté chez e le rs camarades étudiants allaient devenir rapidement députés, minitres, ambassadeurs, hauts fonet » naires c;,ez ex-mêmes), qu’il n’y avait pas de raison qu’eux, qui étaient politiquement évolués e « s 1 s 10 e s, conti¬nuent à être tenus sous la tutelle du colonialisme français. Mais il y a mcmdle i’ a e la valeur intellectuelle des hommes et l’importance économique de leurs pays respect »

QUESTION:
Le mot colonialisme est employé dans toutes les pages de votre livre. Comment cela se fait-il?
RËPONSE:
Le mot n’était pas en usage avant la guerre; il a agi comme un détonateur à la Libération et depuis, il a été au centre de tous les débats idéologiques et politiques. Il est vrai qu’aujourd’hui le mot s’est banalisé et que l’on parle aussi de colonialisme même dans les rapports entre Paris et la province.
QUESTION:
M. Césaire réclame sur un ton exagérément polémique une forme d’autonomie locale, de gouver¬nement local, l’élection d’une Assemblée locale. Est-ce que cette revendication, si elle était satisfaite assez vite, ne court-circuiterait pas toutes les revendications d’indépendance?
RËPONSE:
On pourrait se demander si, à une certaine époque, cela n’a pas été son raisonnement. Mais il a été débordé sur sa gauche et ses jeunes admirateurs, n’y tenant plus, en sont arrivés à l’insulter et à le com¬battre parce qu’il refusait d’aller au-delà d’une certaine limite. Ils en appellent encore à ses discours et à ses écrits pour réclamer non plus l’autonomie dans le cadre français, mais l’autonomie pour la nation Martiniquaise. Ils regardent, comble d’aberration, du côté des petites îles de la Cara ïbe qui ont accédé à l’indépendance parce que l’Angleterre les a complètement abandonnées à leur misérable sort. Quand on pense que Bermuda, 1.400 habitants, est en train de faire sécession de l’Ile d’Antigua qui en compte à peine 45.000 … C’est avec cette poussière d’états que les indépendantistes espèrent constituer un jour une confédération qui ne serait qu’une proie facile pour les puissances extra européennes en lutte pour l’hégémonie mondiale.
QUESTION:
J’ai entendu dire aussi que ces f’les indépendantes, comme la Dominique et Sainte-Lucie, lou-chaient sur le régime des départements antillais et qu’elles seraient bien contentes d’en profiter aussi.
RËPONSE:
C’est vrai et je peux vous le confirmer. Mais aucune suite n’a été donnée à cette démarche pour ne pas provoquer un tohu-bohu général dans la Caraïbe et dans le tiers monde. La Martinique et la Guadeloupe ont toujours été, même en régime colonial, un pôle d’attraction et un point de mire pour les îles environnantes. Mais je crois que M. Fidel Castro aura un jour moins de scrupule que le Gou¬vernement de Paris.
De toutes manières, chaque peuple, si petit soit-il, est responsable de son destin. Mais peut-il réellement échapper dans un contexte géopolitique donné, à l’influence d’une puissance dominante?
QUESTION:
Pour l’avenir, quelle est la solution pour les Antilles? Y a-t-il une nouvelle politique qui se dessine au sein de la majorité?
RËPONSE:
Avec son esprit de synthèse et son regard d’expert, le Président de la République, lors de sa visite en décembre 1974, a saisi les causes profondes de nos difficultés. Il faut bien reconnaître que l’Etat, en raison de la crise mondiale, n’a plus pour y remédier les moyens dont il disposait au cours de la précédente décennie.
Beaucoup de réformes pouvaient être réalisées facilement et durablement quand le problème cul¬turel ne se posait pas, quand l’ensemble du peuple se sentait comme un prolongement de la civilisation française dans l’hémisphère américain avec l’originalité des apports de l’ascendance africaine et de l’en¬vironnement Caraïbe. Aujourd’hui, la dimension culturelle marque de plus en plus la vie politique antillaise. Les autonomistes sont battus électoralement sur les thèmes qu’ils défendent. Mais, en l’ab¬sence d’élections, ils donnent l’impression, grâce à leurs relais de propagande, d’être les seuls porte¬parole du peuple martiniquais. Et la presse qui se dit favorable à la majorité, sans ramifications exté¬rieures, confinée dans les faits divers, dans les problèmes quotidiens ponctuels et dans les rivalités de clans politiques, ne mord pas sur le nombre grandissant des jeunes èn état de disponibilité. Le micro nationalisme fondé sur l’ethnie est en train de dissoudre le syncrétisme qui constitue le fond des tra¬ditions antillaises. L’anti-colonialisme qui est une cause juste est devenu le faux prétexte d’une résur¬gence des théories racistes de Gobineau et Goebbels. Le seul résultat perceptible de la lutte contre le racisme, telle qu’elle est menée aujourd’hui, est d’étendre à toutes les races les ravages de ce fléau.
QUEST/ON:
Le climat a changé à cause de cette propagande anti-française et aussi peut-être à cause de cette question de nationalisme appuyée sur le créole. Est-ce qu’on peut prendre au sérieux cette histoire de langue nationale des Antilles?
RËPONSE:
Le créole est une langue qui a pris corps au début du 18e siècle. Elle est née de la nécessité de com¬munication entre les colons européens installés àla Martinique et à la Guadeloupe et des esclaves venus d’Afrique. Elle ne remonte donc pas à la nuit des temps, comme dans certaines provinces d’Europe, celles qui préexistaient aux invasions, aux guerres d’extermination. Le créole a été parlé le plus natu-
rellement du monde dans une sorte de complicité générale. C’est une très jolie langue spontanée, colorée, chantante, très suggestive et, pour reprendre un vers d’Aimé Césaire, «belle comme l’oxigène à l’état naissant». Elle se prête aux chansons, aux proverbes, aux maximes et des auteurs de talent en ont tiré des contes et des fables qui sont dignes de la Fontaine et de Perrault.
QUE:STlON:
Oui, mais ce qu’ils disent, c’est que le créole est une langue nationale?
RÉPONSE:
Qui a dit qu’une langue est un dialecte qui a réussi? Mais j’ai peine à croire que cette langue à la¬quelle la population est fort attachée, qui exprime ses joies et ses souffrances, ses besoins et ses espé¬rances de tous les jours, puisse supporter le poids immense des connaissances encyclopédiques de notre société technicienne d’aujourd’hui. Elle n’est comprise que par 330.000 habitants qui n’aspirent qu’à s’arracher à leur ghetto insulaire. Chaque île a son dialecte. Si demain le créole devait devenir une lan¬gue nationale, les Martiniquais qui voud.raient accéder à la culture seraient en quelque sorte obligés de la trahir pour se servir d’une langue étraÎîgère, qui serait alors, le français, l’anglais et l’espagnol. Cette langue devenue nationale de gré ou de force serait complètement désadaptée à une époque où toute la vie des hommes se ramène essentiellement à des problèmes scientifiques, technologiques, économiques, et puis enfin, du point de vue de la culture au sens classique du mot, que donnerait, par exemple, une traduction en créole des œuvres de Shakespeare, de Racine, de Stendhal, de Tolstoï ou de Karl Marx? Je crois que les nations africaines et bien avant elles, Haïti, après leur indépendance, l’ont très bien compris. La langue est aussi un facteur de développement, de progrès, d’échanges internationaux. Et toutes ces nations qui ont lutté contre les anciens colonisateurs, parfois les armes à la main, ont adopté finalement la langue de ces derniers, tout comme d’ailleurs les Gaulois s’étaient mis à apprendre celle des Romains après le départ de Jules César. Ce que je redoute le plus, pour ma part, c’est le retour aux mentalités primitives qui permettrait à une élite de dominer la masse du peuple. Avec les sorbonnards qui s’en sont fait un cheval de bataille, le créole devient de plus en plus une traduction très imparfaite du français.
QUESTION:
Il y a un festival des arts nègres quise tient actuellement à la Martinique. Il est animé par M.
Césaire qui a fait un discours inaugural remarquable. Qu’en pensez-vous, Monsieur SABLE?
RÉPONSE:
Quel que soit le sujet qu’il traite, les discours de Césaire sont toujours remarquables. Il a fait venir des artistes noirs américains qui sont assez proches de ses vues politiques, mais qui ne sont pas du tout prêts à renoncer à l’American Way of Life pour retourner à l’africanité. Les insuffisances de la politique culturelle aux Antilles si elles se prolongent risquent de faire basculer ces dernières dans le camp des adversaires de la culture française. Je le répète, les autonomistes ne peuvent pas gagner les élections parce que même ceux qui sont séduits intellectuellement par leurs idées votent contre l’autonomie au moment de mettre leurs bulletins dans l’urne. Ils sont alors envahis par le sentiment qu’ils risquent de perdre leur citoyenneté française, le niveau de vie le plus élevé de la Caraïbe et la part de culture euro¬péenne qui est un des aspects essentiels de ce qui les distingue du reste de l’archipel.
Si on n’y prend pas garde, les autonomistes et indépendantistes qui piétinent sur le plan politique pourraient gagner la bataille culturelle il la Martinique. L’homme ne vit pas seulement de pain et de passions politiques. Toute une partie de la jeunesse sans emploi perdant le goût du travail est progressi¬vement dirigée vers une culture qui ne recherche pas à enrichir la culture française mais à y substituer une autre en se servant du créole comme d’une arme secrète du nationalisme ethnique avec toutes les tentations racistes que cela comporte. A une époque, même si l’autonomie avait été choisie comme système général de Gouvernement aux Antilles, cela aurait pu se faire sans miracle et sans heurts nos populations profondément pénétrées de la pensée française et du sentiment de solidarité politique avec la France n’auraient pas eu l’idée de s’en séparer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque l’autonomie n’est plus un système de gouvernement mais le premier pas vers le séparatisme. Nos populations comme au Brésil tendaient spontanément à un métissage des cultures. La crise actuelle ne dérive pas d’un con¬flit de races mais d’une psychologie collective perturbée, d’un véritÇlble écartellement de t’âme mar-tiniquaise.
QUESTION:
Mais n’y a-t-il pas aussi des raisons économiques sérieuses?
RÉPONSE:
Sans aucun doute. Mais l’indépendance nationale qui a libéré les jeunes générations de leurs com¬plexes d’infériorité a aggravé la situation économique de bien des pays. Les questions économiques sont peut-être les plus importantes, car comme partout dans le monde, depuis que le matérialisme l’a em¬porté sur toutes les autres considérations, le plus obscur des citoyens a découvert les vertus et le pou¬voir de l’argent. Il y a encore 25 ans, si vous faisiez semblant de douter de la qualité de Français des Martiniquais, ils considéraient cela comme une offense à une certaine idée de l’homme qu.’ils croyaient incarner. L’esprit public donnait encore à la culture la primauté sur la race. Aujourd’hur-, la nouvelle école d’ethnologie leur a appris à en douter. Mais politiquement, les Martiniquais restent au fond d’eux-mêmes des légitimistes. Si dans un mois, dans un an, il y avait un référendum d’autodétermination, ils resteraient aux côtés de la France.

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AVIS- DE DECES
De Paris .. Fort-de -France – Nice
Mme Victor SABLE
Mr et Mme Serge SABLE et leurs
enfants Laurent et Sophie
Toute leur famille
ont la douleur de faire part du etécèl de :
Monsieur Victor SABLE
Chevalier de La Légion d’Honneur
Ancien Sénateur ‘de la Martinique
Membre Honoraire du Parlement
Ancien Député Européen
survenu à Nice dans sa 86ème année.
Les obsèques seront célébrées en la Cathédral
Saint-Louis de Fort-de-France ce Samedi 30-Août 1997
à 15h30,suivies de l’inhumation dans le caveau de la famille au cimetière de la levée de Fort-de-France
Cet avis tient lieu de faire-part.

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( 24 août, 1997 )

Victor Sablé-Décédé

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 Victor Sablé-Décédé

Victor Sablé, né le 30 novembre 1911 à Fort-de-France (Martinique)
 Mort le 24 août 1997, était avocat, et député de la Martinique de 1958 à 1986.

Victor Sablé était le porte-parole de la droite martiniquaise dans les instances politiques parisiennes et un farouche adversaire de toute idée d’autonomie ou d’indépendance de la Martinique.

Assimilationniste et départementaliste convaincu, Victor Sablé déclarait : « C’est ce statut (DOM), malgré ses ambiguïtés et ses imperfections, qui a le mieux assurer la défense des libertés et des droits individuels, grâce à la sécurité des crédits qui nous reviennent par le jeu automatique des mécanismes du budget de l’État et nous a fait profiter des fruits de l’expansion d’une des premières puissances économiques européennes…C’est enfin ce statut qui a pu nous permettre de porter notre jeunesse au plus haut niveau culturel, grâce au prestige d’une langue mondialement parlée et admirée, aux facilités d’accès aux grandes écoles, aux contacts de civilisation et aux carrières ouvertes sur un large éventail de possibilités…C’est la langue française qui nous a élevés des bas-fonds de l’obscurantisme aux lumières de la culture universelle…Les Antilles ne veulent pas suivre le sort du tiers monde, dont elles encouragent le combat contre toutes les formes d’impérialisme, mais elles veulent rester avec la France à l’heure de l’occident. »

Victor Sablé était radical-socialiste puis membre de l’UDF.

A l’Assemblée nationale, il fut un défenseur opiniâtre des dossiers concernant la banane antillaise. Victor Sablé, alors qu’il n’a jamais été maire d’une grosse commune, a réussi l’exploit d’être député du sud pendant 28 ans, grâce certainement à son charisme et au soutien des békés.

Parcours politique 
Député de la Martinique de 1958 à 1986
Sénateur de la Martinique de 1946 à 1948
Député européen de 1979 à 1984
———————–
———————–
SABLE Victor
Ancien sénateur de la Martinique
 Ancien sénateur de la
IVe République
.Election
Elu le 15 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Non réélu(e))
Extraits de la table nominative :
1946 à 1947 , 1948 Biographie
1940-1958 (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français) 1940-1958
SABLE (Victor)

Né le 30 novembre 1911 à Fort de France (Martinique)

Décédé le 24 août 1997 à Nice (Alpes-Maritimes)

Conseiller de la République de la Martinique de 1946 à 1948

Fils d’un clerc d’avoué, Victor Sablé part pour Paris après des études au lycée de Fort-de-France. Suivant les pas de son père, il entreprend des études de droit, passe son doctorat de droit et devient avocat à la Cour. Il sera secrétaire de la conférence des avocats au barreau de Paris.

Pendant la seconde guerre mondiale, Victor Sablé collabore au journal intitulé Libération au lendemain du ralliement des Antilles à la France combattante. Il découvre après la guerre les responsabilités politiques. En 1945, et jusqu’en 1949, il est conseiller général de la Martinique et entre également au conseil municipal de Rivière Pilote.

En 1946, Victor Sablé se présente aux élections sénatoriales et est élu au Conseil de la République pour y représenter le département de la Martinique. Attaché dans un premier temps aux valeurs communistes, Victor Sablé s’en éloigne pour rejoindre le groupe du rassemblement des gauches en 1948.

A son arrivée au Conseil de la République en 1946, Victor Sablé devient membre de la commission de l’intérieur et de la commission de la justice et de la législation civile, criminelle et commerciale. En 1947, il rédige son premier rapport au nom de la commission de la justice sur la nullité des actes de spoliation des biens effectués par l’ennemi et sur les conditions de leur restitution. Plus tard il écrira un rapport au nom de la commission de la justice sur la répression des crimes de guerre.

Néanmoins l’activité de Victor Sablé au Palais du Luxembourg est davantage consacrée à la défense des intérêts des populations des départements et territoires d’outre-mer. Il soumet ainsi en 1947 un rapport visant la création de postes préfectoraux pour les DOM et l’ouverture des crédits correspondants. Il présente par ailleurs une proposition de résolution invitant le Gouvernement à nationaliser l’industrie sucrière à la Martinique et dépose enfin un amendement tendant à abaisser le droit sur les rhums.

En 1948, Victor Sablé rédige une proposition de résolution invitant le gouvernement à maintenir le franc Antilles-Guyane au taux fixé par la réforme monétaire de décembre 1945 et dépose une proposition de loi pour rendre applicable aux DOM la loi sur le statut du fermage et du métayage. Une autre proposition de loi dans le domaine agricole vise à rendre applicables aux travaux agricoles des DOM les dispositions relatives aux congés payés. Il s’élève enfin contre la situation particulière faite aux fonctionnaires et agents en service dans les départements d’outre-mer.

Représentant des valeurs et des intérêts des territoires rattachés à la métropole pendant deux années, Victor Sablé quitte le Sénat en 1948, battu aux élections du 7 novembre 1948 alors qu’il se présentait sur la liste du RGR qui n’obtint aucun élu. Il échoua à nouveau lors du scrutin de juin 1955.
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