Michel Debré-Décédé
Michel Debré-Décédé
Michel Debré, né le 15 janvier 1912 à Paris
Décédé le mort le 2 août 1996 à Montlouis-sur-Loire,
Est un homme politique français. Résistant et gaulliste, il est le premier Premier ministre de la Cinquième République, dont il contribua à rédiger la Constitution.
Biographie
Jeunesse, formation et débuts en politique
Famille
Article détaillé : Famille Debré.Michel Debré est le fils du professeur Robert Debré (1882-1978), considéré comme le fondateur de la pédiatrie moderne en France. Petit-fils du rabbin Simon Debré (1854-1939), il est sans doute le membre le plus éminent de la famille Debré, une famille qui a donné à son pays plusieurs grands hommes, notamment des médecins, ainsi que le peintre Olivier Debré, frère de Michel.
Avec son épouse Anne-Marie Lemaresquier, Michel Debré a quatre fils :
Vincent Debré, né en 1939, directeur de sociétés ;
François Debré, né en 1942, journaliste ;
Bernard Debré, né en 1944, médecin urologue et homme politique, aujourd’hui député de Paris ;
Jean-Louis Debré, faux jumeau de Bernard, également homme politique, aujourd’hui président du Conseil constitutionnel et ancien président de l’Assemblée nationale.
Études
Michel Debré étudie à Paris, au lycée Montaigne, puis au lycée Louis-le-Grand. Diplômé de l’École libre des sciences politiques, il devient docteur en droit à l’université de Paris, et intègre également l’École des officiers de réserve de la cavalerie à Saumur. Il est reçu, à 22 ans, au concours de l’auditorat au Conseil d’État.
Seconde Guerre mondiale, débuts en politique
Mobilisé en 1939 comme officier de cavalerie, il est fait prisonnier à Artenay en juin 1940, mais parvient à s’évader en septembre suivant. Il rentre alors au Conseil d’État et se montre favorable au général Maxime Weygand. D’avril à octobre 1941, il est directeur de cabinet d’Emmanuel Monick, secrétaire général du Protectorat français du Maroc, qui prépare déjà l’opération Torch. Michel Debré retourne de nouveau au Conseil, prête serment au maréchal Philippe Pétain, et est nommé maître des requêtes au Conseil d’État par Joseph Barthélémy en 1942.
En février 1943, quatre mois après l’invasion de la zone libre, il s’engage dans la Résistance sous le nom de Fontevrault puis de François Jacquier, adhérant au réseau Ceux de la Résistance (CDLR). Pendant l’été 1943, il est chargé par le général de Gaulle d’établir la liste des préfets qui remplaceront ceux du régime de Vichy pour le jour de la Libération. Il devient lui-même commissaire de la République à Angers en août 1944.
GPRF et IVe République
L’année suivante, de Gaulle le charge auprès du Gouvernement provisoire d’une mission de la réforme de la fonction publique, dans le cadre de laquelle il crée et rédige les statuts l’École nationale d’administration, dont l’idée avait été formulée par Jean Zay avant-guerre.
Sous la IVe République, Michel Debré adhère tout d’abord à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), puis au Parti radical-socialiste sur les conseils du général de Gaulle (« Allez au Parti radical, Debré. Vous y trouverez les derniers vestiges du sens de l’État »). Battu aux élections législatives de 1946 en Indre-et-Loire, il rejoint ensuite le Rassemblement du peuple français (RPF). Sénateur d’Indre-et-Loire de 1948 à 1958, il dénonce à la Haute assemblée les méfaits du système politique instauré par la Constitution du 27 octobre 1946. Il s’oppose également à la Communauté européenne de défense (CED), accusant le gouvernement de trahison.
Premier ministre de la Ve République
Il devient Garde des Sceaux, ministre de la Justice en 1958, dans le gouvernement Charles de Gaulle III. Il y joue un rôle important dans la rédaction de la Constitution de la Cinquième République. Celle-ci ayant été largement adoptée par référendum et les gaullistes ayant remporté les élections législatives, il inaugure la nouvelle fonction de Premier ministre le 8 janvier 1959. Il forme alors un nouveau gouvernement composé de 27 membres, majoritairement issus de l’UNR.
Quelques jours après le référendum du 8 avril 1962 approuvant les accords d’Évian, le général de Gaulle le remplace par Georges Pompidou. Lors de son passage à Matignon, l’investissement a augmenté d’environ 10 % par an, la production industrielle de 6 %, la dette intérieure et extérieure a diminué, etc.
Député de la Réunion
En novembre, à l’occasion des élections législatives qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale, il tente de se faire élire député en Indre-et-Loire. Battu, il décide en mars 1963, suite à l’invalidation de l’élection de Gabriel Macé, de se présenter à La Réunion, une île qu’il a découverte avec le président de la République lors d’un voyage le 10 juillet 1959. Ce choix s’explique par sa crainte de voir ce qui reste de l’empire colonial français suivre la voie empruntée par l’Algérie, une indépendance pour laquelle il n’était pas favorable à titre personnel. Ainsi, Michel Debré prend acte de la fondation par Paul Vergès quelques années auparavant du Parti communiste réunionnais, un mouvement qui réclame activement l’autonomie de l’île et la suppression du statut de DOM.
Arrivé dans l’île en avril, Michel Debré est élu député de la première circonscription de La Réunion le 5 mai 1963, malgré l’opposition que suscite localement la mesure frappant les fonctionnaires d’outre-mer qu’il a prise en 1960 : l’ordonnance Debré. Soutenu par les socialistes que l’autonomie rebute, il devient immédiatement le leader de la droite locale. Cet état de fait ne sera contesté par Pierre Lagourgue que durant la décennie suivante, bien que Michel Debré soit élu au conseil régional de La Réunion pendant cette période[2].
Pour justifier la départementalisation de l’île survenue en 1946 et préserver ses habitants de la tentation indépendantiste, il met en œuvre une politique de développement axée sur la gestion de l’urgence démographique et de la misère qu’elle engendre dans laquelle les observateurs ont reconnu l’attention accordée par son père Robert aux questions sociales. Il fait ouvrir dans l’île le premier centre d’orientation familiale. Il procède par ailleurs à la création de nombreuses cantines scolaires où il fait distribuer gratuitement du lait en poudre aux enfants, le lait Debré. Il lutte personnellement pour obtenir de Paris la création d’un second lycée dans le sud de l’île, au Tampon : il n’y en alors qu’un seul à Saint-Denis pour plusieurs centaines de milliers d’habitants, le lycée Leconte-de-Lisle. Il développe également le Service militaire adapté créé par Pierre Messmer.
Considérant que la démographie de l’île est une menace pour son développement, Michel Debré organise durant les années 1960 la migration des Réunionnais vers la métropole. Il crée pour ce faire le BUMIDOM et le CNARM. Dans le même état d’esprit, il fait procéder au déplacement vers l’Hexagone de plus de 1 600 enfants réunionnais (entre 1963 et 1982) arrachés à leur famille en vue de repeupler certains départements métropolitains en cours de désertification, notamment la Creuse[3]. Au professeur Denoix qui s’insurgeait de ces pratiques, il répond dans une lettre : « L’entreprise doit être poursuivie avec d’autant plus de constance qu’elle peut être combinée avec un admirable mouvement d’adoption que nous n’arrivons pas toujours à satisfaire. »
On lui reproche également d’avoir étouffé la culture réunionnaise, notamment le maloya. Genre musical inspiré des pratiques des esclaves, il présentait en effet un profil désavantageux aux yeux de l’élu dans la mesure où il suscitait des sympathies autonomistes.
Retour sur la scène nationale
En parallèle de son engagement réunionnais, Michel Debré demeure actif et se voit confier de nouveaux postes. En décembre 1964, il fait voter une loi qui vise à éradiquer les bidonvilles en France. Il accepte plusieurs portefeuilles ministériels, à commencer par celui de l’Économie et des Finances en janvier 1966 ; n’ayant pas participé aux négociations des accords de Grenelle car n’étant pas jugé fin négociateur, il prend la tête de l’importante manifestation gaulliste des Champs-Élysées qui marque la fin des évènements de Mai 68[4]. Michel Debré est ensuite ministre des Affaires étrangères, de 1968 à 1969, puis ministre d’État, chargé de la Défense nationale, de 1969 à 1973 : il rédige un Livre blanc sur la défense, restructure les chantiers navals et entretient des relations ambiguës avec le président Pompidou, dont il dénonce la « mollesse ».
Élu au Parlement européen en 1979, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle le 29 juin 1980[5]. Il est alors à un niveau honorable dans les sondages, mais n’étant pas rompu aux techniques de communication, les intentions de vote en sa faveur s’effondrent. Face au président du RPR Jacques Chirac et à Marie-France Garaud, qui se réclament tous les deux du gaullisme, il ne recueille que 1,66 % des voix et appelle à voter en faveur de Valéry Giscard d’Estaing le 5 mai 1981.
Le 24 mars 1988, il est élu au premier fauteuil de l’Académie française, succédant au prince Louis de Broglie. Sa réception officielle a lieu le 19 janvier 1989. Après sa disparition, il est remplacé par François Furet, mort avant d’avoir pu siéger sous la Coupole, puis par René Rémond le 18 juin 1998.
Dernières années de sa vie
Il consacra les dernières années de sa vie à l’écriture.
Atteint de la maladie de Parkinson, il meurt le 2 août 1996 dans sa villa de Montlouis-sur-Loire, en Indre-et-Loire. Il est enterré au cimetière d’Amboise, commune dont il a été maire de 1966 à 1989.
Décorations et hommages
Commandeur de la Légion d’honneur
Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance avec rosette
Médaille de la France libre
On trouve sur une place du chef-lieu de la Réunion surplombant la Rivière Saint-Denis une arche encadrant un portail ouvert sur laquelle est inscrite en son honneur une définition que Michel Debré avait faite de lui-même : « Créole un jour, créole toujours. »
Une place a été inaugurée en son nom le 9 juillet 2006 dans le 6e arrondissement de Paris[7].
Détail des mandats et fonctions
Mandats électifs
Sénateur d’Indre-et-Loire de 1948 à 1958
Conseiller général d’Indre-et-Loire de 1951 à 1970
Conseiller municipal d’Amboise de 1959 à 1966
Député de la Réunion entre 1963 et 1988
Maire d’Amboise de 1966 à 1989
Conseiller général d’Indre-et-Loire de 1976 à 1992
Député européen de 1979 à 1980
Fonctions gouvernementales
Garde des Sceaux et Ministre de la Justice de 1958 à 1959
Premier ministre de 1959 à 1962
Ministre de l’Économie et des Finances du 8 janvier 1966 à 1968
Ministre des Affaires étrangères de 1968 à 1969
Ministre de la Défense nationale de 1969 à 1973
Identité politique
Patriote et souverainiste
Michel Debré est patriote au sens où il place au-dessus de tout son attachement à la « France éternelle », la Patrie, la Nation (il emploie les majuscules), dans une perspective très proche de celle de de Gaulle. Sa réflexion constitutionnelle vise à trouver le meilleur régime pour le peuple français, jusqu’à envisager, fût-ce rhétoriquement, l’hypothèse d’une restauration monarchique.
Mais ce patriotisme s’accompagne d’un républicanisme également fervent : produit de l’enseignement républicain, Debré met sur le même plan aux fondements de sa pensée la nation et la république, celle-ci étant l’aboutissement et la réalisation de toutes les potentialités de celle-là. La différence avec de Gaulle est ici notamment générationnelle : vingt-deux ans les séparent, et Debré n’a jamais vécu une phase d’imprégnation nationaliste comme de Gaulle dans les années 1930.
Généralement considéré, non sans quelque raison, comme « jacobin », il montre une grande méfiance vis-à-vis des collectivités locales et de la décentralisation, dans laquelle il voit la renaissance des anciennes provinces et la mise en péril de l’unité de l’État. À la Libération, voulant supprimer les régions créées par le régime de Vichy tout en modernisant la vieille organisation départementale, il propose une refonte de l’administration territoriale de la France en quarante-sept départements issus de fusions ou de réarrangements. En 1969, il sera très critique vis-à-vis du projet de régionalisation, bien qu’il appellât à voter « Oui » par fidélité à de Gaulle. Il refuse en 1982 les lois de décentralisation.
Qualifier Michel Debré de « souverainiste » serait un anachronisme, mais le terme permet de montrer dans quelle famille politique se situeraient aujourd’hui ses idées. Il consacre dans ses mémoires de longs passages à la construction européenne, appelée la « supranationalité », qu’il rejette absolument dès lors qu’elle met en cause la souveraineté de la nation française. Il condamne en ces termes un amendement du Comité consultatif constitutionnel établissant la supériorité automatique des traités internationaux sur le droit interne :
« À la ruse des supranationaux s’ajoute l’irréalisme de certains professeurs qui, avec leur théorie sur la hiérarchie des sources de droit, outre qu’ils se placent hors la tradition des légistes de France et qu’ils négligent le problème essentiel de la légitimité du pouvoir, manifestent une incompréhension totale du monde tel qu’il est. [...] Ma colère éclate contre ces notables si peu au fait de l’histoire, des réalités du présent, des exigences de demain – bref, si peu conscients de la France éternelle. »
Debré est ainsi dans les années 1950 un adversaire farouche du projet de Communauté européenne de défense, qu’il contribue par ses discours au Conseil de la République à faire échouer. Il se réjouit également de la prise de distance de de Gaulle avec la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) au profit de la bombe nucléaire française. Il s’opposera encore clairement, encore qu’avec un moindre écho et sans succès, à l’élection au suffrage universel du Parlement européen, au motif qu’il ne reçoit et ne devrait recevoir aucune délégation de souveraineté. Il condamne à plusieurs reprises la primauté du droit communautaire comme une absurdité, voire comme une manifestation de « l’esprit vichyssois qui accepte que la France soit commandée par l’étranger »
Gaullistes
Toute la carrière politique de Michel Debré est placée sous le signe de la fidélité au général de Gaulle, qu’il rejoint à Londres en 1943 ; il est véritablement un « compagnon », pour reprendre le terme utilisé jusqu’aux années 1990 pour désigner les membres du parti gaulliste. Il participe à la création du Rassemblement du peuple français (RPF), fait entendre la voix des gaullistes au Conseil de la République entre 1948 et 1958 en tant que président du groupe des Républicains sociaux, et passe l’essentiel de la Quatrième République à demander le rappel du Général aux affaires.
Pour la rédaction de la constitution de 1958, il s’inspire directement du discours de Bayeux, dans lequel de Gaulle a « magnifiquement décrit la Constitution telle qu’il l’estimait nécessaire au bien de la France » : parlement bicaméral avec une chambre basse représentant les électeurs et une chambre haute la tempérant et représentant la « vie locale » et les « grandes activités du pays » ; prééminence du Gouvernement dans l’élaboration de la loi ; renforcement des pouvoirs du président de la République, « arbitre » « placé au-dessus des partis », qui choisit les membres du gouvernement et dirige leur travail, peut prendre les pleins pouvoirs ou faire appel au peuple.
Malgré son admiration pour de Gaulle, Debré prend cependant soin de distinguer l’homme et le régime, et réfute, parfois avec indignation — et trente ans après —, les accusations des antigaullistes selon laquelle la constitution de 1958 avait été taillée pour de Gaulle et ne lui survivrait pas. Il considère même que la cohabitation était envisagée dès la fondation du régime[12] :
« Lorsque la majorité de l’Assemblée nationale n’est pas issue du même mouvement électoral que celui qui a élu le Président de la République, les pouvoirs du Premier Ministre, en fait, augmentent considérablement car il est l’expression de la majorité du Parlement, en face de laquelle le Président de la République ne peut que s’incliner ou dissoudre. »
Premier ministre, il a été soupçonné d’avoir constitué un « cabinet noir » à Matignon chargé de fournir au gouvernement gaulliste des armes contre ses opposants.
Cependant, lorsque le ministre de l’Intérieur Roger Frey présenta à Charles de Gaulle des photos montrant le jeune François Mitterrand avec Philippe Pétain pendant l’Occupation — dont très probablement celle ayant illustré beaucoup plus tard la jaquette d’Une Jeunesse Française, de Pierre Péan — afin de l’utiliser contre celui-ci lors de la campagne électorale de 1965, il s’attira cette réponse : « Non, car je ne pratiquerai pas la politique des boules puantes. ».
Il apparaît alors sous le nom de M. de Bré ou « M. le Prince qui nous gouverne », dans les savoureux ouvrages pamphlétaires d’André Ribaud, « la Cour – chronique du royaume » (Julliard, 1961) et « Le Roi » (idem., 1962).
Libéral et réformateur
Bien que réputé jacobin, Michel Debré s’est toujours déclaré, avec insistance, « libéral ». Il ne faut cependant pas comprendre cette revendication à l’aune du « libéralisme » au sens de la philosophie politique : Debré accorde peu de confiance au régime parlementaire, et affirme tout au long de sa carrière la nécessité de l’autorité de l’État. Il montre cependant, dès les années 1930, une sensibilité particulière pour les questions économiques, et regrette qu’elles occupent une place trop réduite dans la formation des élites politiques françaises. La nationalisation de l’École libre des sciences politiques et la création des instituts d’études politiques en 1945 est censée corriger cette insuffisance.
Ce « libéralisme » est à comprendre dans un pays où être libéral et jacobin n’est pas contradictoire. Le libéralisme français a historiquement hésité, ainsi que l’a montré par exemple Lucien Jaume, entre deux grandes tendances, l’une fondée sur l’individualisme dans la lignée de Benjamin Constant, qui échoue, et l’autre sur le recours à l’État et la primauté de l’intérêt général dans la lignée de François Guizot, un « libéralisme d’État » (Jaume), qui l’emporte. C’est dans cette dernière tendance que s’inscrit Debré.
Michel Debré s’est attaché à moderniser l’État et les institutions lorsque le besoin s’en faisait sentir. Mécontent du système de recrutement de la haute fonction publique, où chaque ministère organisait son propre concours, il élabore ainsi en 1945 le projet d’École nationale d’administration, qu’il crée et dont il contribue à recruter la première promotion. Il réforme également la Justice en 1958.
Défenseur de l’Algérie française
Article détaillé : Affaire du Bazooka.En 1957, Michel Debré est accusé par René Kovacs dans l’Affaire du Bazooka où il est cité comme commanditaire direct (avec Alain Griotteray et Pascal Arrighi entre autres) de la tentative d’assassinat sur le général Raoul Salan à Alger le 16 janvier 1957[15],[16]; en dehors du témoignage des accusés aucune preuve n’est apportée et le procès est rapidement classé. Selon le contre-terroriste de l’ORAF, Philippe Castille, exécutant principal de l’attentat, Michel Debré est à la tête du secret comité des Six comprenant le député Jacques Soustelle (branche parlementaire) et le général René Cogny (branche militaire). Lors de son procès, le général Salan (arrêté en avril 1962 pour avoir participé au putsch des généraux puis avoir été le chef de l’OAS) met également Michel Debré en cause déclarant: « Aucun témoignage n’a été recueilli, pas même celui de M. Michel Debré. Or il est impossible de comprendre les événements et d’expliquer ma position comme le mobile de mes actes si l’attentat du bazooka n’est pas éclairci. Quand le pouvoir refuse à un inculpé une justice complète, c’est qu’il y a le plus grand intérêt ».
La même année 1957, Michel Debré fonde Le Courrier de la colère (plus tard renommé Courrier de la Nation), mensuel défendant l’Algérie française et appelant au retour au pouvoir du général de Gaulle. Dans le numéro du 20 décembre 1957, il écrit : « le combat pour l’Algérie française est le combat légal, l’insurrection pour l’Algérie française est l’insurrection légale » ainsi que la célèbre déclaration : « Que les Algériens sachent surtout que l’abandon de la souveraineté française en Algérie est un acte illégitime ; ceux qui y consentiraient se rendraient complices des hors la loi et ceux qui s’y opposeraient par quelque moyen que ce soit, seraient en état de légitime défense ».
Ouvrages
Demain la France : Esquisse d’un ordre international, sous le pseudonyme de Jacquier en collaboration avec Emmanuel Monick sous le pseudonyme de Bruère, Plon, Paris, 1945
Refaire la France, sous le pseudonyme de Jacquier, en collaboration avec Emmanuel Monick sous le pseudonyme de Bruère, Plon, Paris, 1944
La Mort de l’État républicain, Gallimard, Paris, 1947
Projet de pacte pour une union d’États européens, 1950
La République et son pouvoir, 1950
La République et ses problèmes, 1952
Ces princes qui nous gouvernent, Plon, Paris, 1957
Refaire une démocratie, un Etat, un pouvoir, 80 p., Plon (Tribune libre), Paris, 1958
Une certaine idée de la France, entretien avec Alain Duhamel, Fayard, Paris, 1972
Une politique pour la Réunion, Plon, Paris, 1974
Le Pouvoir politique, avec Jean-Louis Debré, Seghers, Paris, 1976
Le Gaullisme, avec Jean-Louis Debré, Plon (Tribune libre), Paris, 1977, (ISBN 2259003303)
Français, choisissons l’espoir, Albin Michel, Paris, 1979 (ISBN 2-226-00777-6)
Lettre ouverte aux Français sur la reconquête de la France, Albin Michel, Paris, 1980, (ISBN 2-226-01075-0)
Peut-on lutter contre le chômage ?, Fayard, Paris, 1982 (ISBN 2-213-01190-7)
Trois républiques pour une France. Mémoires, avec la collaboration d’Odile Rudelle, Albin Michel, Paris, 1984–1994, 5 volumes
1.Combattre, 1984 (ISBN 2226020667)
2.Agir (1946–1958), 1988 (ISBN 2226033424)
3.Gouverner (1958-1962), 1988 (ISBN 2226034579)
4.Gouverner autrement (1962–1970), 1993 (ISBN 2226062076)
5.Combattre toujours (1969-1993), 1994 (ISBN 2226075364)
Entretiens avec le général de Gaulle (1961-1969), Albin Michel, Paris, 1993 (ISBN 2226066608)
Entretiens avec Georges Pompidou (1971-1974), Albin Michel, Paris, 1996 (ISBN 2226084878
Voir aussi
Bibliographie
Jérôme Perrier, Michel Debré, Ellipses, 2010, 452 p.
Anne Duménil, La Formation des idées politiques et constitutionnelles de Michel Debré (1934–1946), mémoire de diplôme d’études approfondies en histoire du XXe siècle à l’Institut d’études politiques de Paris sous la direction de Serge Berstein, 1994
Gilles Gauvin, Michel Debré et l’île de la Réunion, L’Harmattan, Paris, 1996 (ISBN 2-7384-4834-8)
Frédéric Rouvillois, « Se choisir un modèle : Michel Debré et le parlementarisme anglais en 1958 », Revue française d’histoire des idées politiques, no 12, août-décembre 2000, p. 347–366
Patrick Samuel, Michel Debré. L’architecte du Général, préface d’Alain Peyrefitte, Franel, Suresnes, 2000 (ISBN 2-921843-41-2)
Simon Braillon, Michel Debré et l’Algérie (1945–1962). Un républicain dans la crise, mémoire de maîtrise d’histoire à l’Université Charles-de-Gaulle – Lille III sous la direction de Robert Vandenbussche, 2004
Serge Berstein, Pierre Milza, Jean-François Sirinelli (direction), Michel Debré, Premier ministre (1959–1962), actes du colloque organisé au Sénat les 14, 15 et 16 mars 2002 par le Centre d’histoire de l’Europe du XXe siècle, Presses universitaires de France, Paris, 2005 (ISBN 2-13-054404-5)
Michel Debré, un réformateur aux finances, 1966-1968, CHEFF, 2005, 200 p. (ISBN 2-11-094802-
Mano Radio Caraïbes
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