( 26 juin, 1995 )

Vicentico Valdes-Décédé

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Vicentico Valdes Né à
La Havane

Le 10 Janvier 1921,

Décédé à New York

Le 26-Juin 1995

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VICENTICO VALDES como fue

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Valdès s’est éteint dimanche à Miami, à l’âge de, suivant les sources, 76 ans. Né à
La Havane dans une famille de musiciens, Vicentico Valdès était devenu en 1930 le chanteur du Septeto Nacional d’Ignacio Pineyro. Sa voix soyeuse et son élégance lui vaudront d’enregistrer par la suite avec
la Sonora Matancera, puis il s’installera à la fin des années 40 aux Etats-Unis, pays qu’il n’a plus quitté

SONORA MATANCERA

En janvier 1924 un groupe d’amis musiciens se réunit dans le quartier Ojo de Agua de Matanzas autour du tresero et timbalero Valentín CANÉ. Ils décident de fonder un groupe qu’ils baptisent la “TUNA LIBERAL”. Sans trompette la formation s’apparente malgré tout à une estudiantina. 

Les fondateurs réunis autour de Valentín qui prend la place de tresero sont Pablo “Bubú” VÁSQUEZ, contrebasse, Manolo “Jimagua” SÁNCHEZ, timbales, Ismael GOBERNA, cornet. La “TUNA” comprend aussi quatre guitaristes, Domingo MEDINA, Juan Bautista LLOPIS, José Manuel VALERA et Julio GOVÍN qui sont respectivement les première et deuxième voix. Déjà à cette époque la formation de CANÉ, grâce à ses quatre guitares, se met en évidence par une puissance sonore que n’ont pas les autres ensembles.

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En Tiempo De Bolero – Vicentico Valdez

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Les pemiers pas de
la SONORA MATANCERA.

 Le groupe joue dans les parcs de la ville et dans les sucreries avoisinantes jusqu’à ce qu’en 1926 trois des guitaristes le quittent. La “TUNA” se restructure et incorpore deux nouvelles voix, celle de Eugenio PÉREZ et celle de Carlos Manuel “Caíto” DÍAZ. Dans le même temps elle prend le nom de “SEXTETO SOPRANO”. Immédiatement le sexteto recrute un nouveau guitariste, le tavernier Rogelio MARTÍNEZ et se rebaptise comme “ESTUDIANTINA SONORA MATANCERA”.

Il est probable que déjà à cette époque
la Sonora fonctionne comme une coopérative ce qui constitue une nouveauté qui sera reprise par quelques grandes formations par la suite.

Après s’être montrée dans la région dans les lieux délaissés par les blancs, plus intéressés par le danzón,
la Sonora se déplace en janvier 1927 pour une semaine au Théâtre de l’Alhambra de
La Havane. Elle s’y installe et comme les autres groupes participe à la vie musicale des cafés, cabarets, académies. On retrouve la “ESTUDIANTINA SONORA MATANCERA” au Club Los Anaranjados, à ceux nommés 23, 29, 30, à
la Casita de los Médicos.

Dès la fin de l’année Valentín CANÉ est contacté pour un enregistrement de treize titres par
la Victor.

Le groupe débute à la radio sur les ondes de Atwater Kent mais c’est en 1930 sur Radio Progreso que la “SONORA MATANCERA” commence véritablement la conquête d’un vaste public. La “SONORA MATANCERA” reste attachée à cette station près de trente ans.

Les clubs, cabarets, académies s’arrachent tous les soirs l’ensemble que l’on entend au Habana Sport, à Marte y Belona, à
La Tropical… Le répertoire est essentiellement celui du Son et du Bolero.

Entre 1931 et 35
la Sonora anime les soirées de
la Sociedad de los 20, de l’Eden Concert, de l’Académie Galatea, du Centro Castellano… 

La SONORA MATANCERA.
La Havane. 1932.

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VICENTICO VALDES conversacion

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Plusieurs changements interviennent avant le milieu de la décennie, et en 1935 la “SONORA MATANCERA” est formée de Valentín CANÉ, directeur, Rogelio MARTÍNEZ, qui devient co-directeur, Pablo VÁSQUEZ, “Caíto”, José Manuel VALERA , José Juan Bautista LLOPIS de retour dans le groupe. Les nouveaux sont “Manteca” CHÁVEZ timbalero, ainsi qu’un virtuose de la trompette, Calixto LEICEA.

Le son de la “SONORA MATANCERA” va se transformer sous l’impulsion de la trompette mais aussi en raison d’autres changements : CANÉ prend la tumbadora et confie le tres à son fils Humberto. Ponctuellement aussi
la Sonora fait appel à un autre chanteur, matancero lui aussi, Manuel BARQUÍN.

L’année suivante pour une prestation à
la Radio CMGB
La Voz de Oro, CANÉ incorpore le jeune pianiste aveugle Franck EMILIO.

A une époque où le genre tombe un peu en désuétude, Valentín CANÉ réalise d’excellents arrangements qui réhabilitent la guaracha et la relance au sein des grands ensembles. Elle sera le genre préféré de la “SONORA MATANCERA”.

Au cours des dernières années de la décade et au début des années quarante la “SONORA MATANCERA” avec ce répertoire de guarachas et des boleros, reste le groupe de référence pour les habitués des Académies, les auditeurs des radios qui durant les émissions font le siège des stations.

En 1940, un huitième élément vient s’intégrer à l’ensemble, le grand Bienvenido GRANDA. Sa voix a déjà fait les beaux jours de divers septetos dont le “NACIONAL”. La “SONORA MATANCERA” se présente alors avec trois chanteurs et intervient désormais sur les ondes de RHC Cadena Azul.

Directorio Musical, 1939.

La formation définitive de la “SONORA MATANCERA” se produit en 1944 lorsque le pianiste Lino FRIAS quitte Arsenio RODRÍGUEZ et s’intègre au groupe des matanceros en même temps que le typographe Pedro KNIGHT qui deviendra deuxième trompette.

La formation est bien différente de la “TUNA LIBERAL” initiale. Les neuf sont maintenant, Valentín CANÉ, tumbadora ; Rogelio MARTÍNEZ, guitare ; “Bubú”, contrebasse ; “Manteca”, timbales ; Bienvenido GRANDA, soliste permanent ; “Caíto”, deuxième voix, chœurs et maracas, Calixto LEICEA, première trompette, Pedro KNIGHT, seconde trompette. Le piano de Lino FRIAS a remplacé le tres. Ses aptitudes pour la composition en font un formidable atout pour le groupe.

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Nou Ka Sonjé-Vicentico Valdés

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Pedro et Calixto font de leurs deux instruments une seule unité qui marque la personnalité de la “SONORA MATANCERA” et permet à celle-ci de rivaliser sans difficulté avec des Conjuntos comprenant quatre ou cinq musiciens de plus. Que ce soit dans les unisons ou lorsqu’elles harmonisent, les deux trompettes donnent l’impression de se démultiplier et d’être bien plus nombreuses conférant à la “SONORA MATANCERA” un particularisme inimité.

Parmi les autres particularismes du groupe figurent l’utilisation de timbales spéciales, plus petites, donnant un son plus éclatant que celles utilisées dans d’autres groupes. Elles reprennent souvent l’innovation apportée dans le jeu au bongó par Agustín GUTIÉRREZ, le “martillo”.

La tumbadora assure le rôle de la clave c’est à dire impose la constance du rythme.

Le piano selon que
la Sonora offre un bolero ou un Son joue soit une jolie ligne mélodique soit les tumbaos. D’une manière générale, et c’est aussi ce qui rend la “SONORA MATANCERA” excessivement dansante, elle joue “en avant” à la manière des santiagueros.

Avec la création de la première maison de disque cubaine,
la Panart, les enregistrements de musique cubaine deviennent plus faciles et
la Sonora en profite, gravant en 1944 plusieurs titres avec les voix de Bienvenido, “
La Ola marina” et de “Caíto” “De Rama en Rama”.

Entre 1946 et 1947 deux des plus grands percussionnistes de l’histoire de la musique cubaine vont se succéder au sein de la “SONORA MATANCERA” pour suppléer Valentín, touché par des problèmes de santé : Le jeune Aristides SOTO dit “Tata” GÜINES puis Carlos “Patato” VALDÉS . Le chanteur santiaguero impliqué dans le mouvement du feeling Miguel de GONZALO se joint aux matanceros pour interpréter les boleros et enregistrer plusieurs thèmes.

Valentín CANÉ se retire définitivement en 1948. La tumbadora est alors offerte à Angel Alfonso “Yiyo” FURIAS qui vont constituer avec “Manteca” une magnifique paire rythmique contribuant avec les trompettes et l’arrivée de l’arrangeur Severino RAMOS à l’extraordinaire sonorité du groupe. La même année le groupe enregistre “Se formo
la Rumbantela” , composé par LEICEA.

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VICENTICO VALDES – SOLO POR RENCOR

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En 1947 et 1948 Alfredito VALDÉS enregistre également deux thèmes avec le groupe. 

Sur CMQ avec Daniel Santos en 1948.

Photographie extraite de “Historia de
la Sonora Matancera y sus estrellas”, Medellín 1996.

 Désormais la “SONORA MATANCERA” va devenir le groupe de prédilection des plus grandes voix de
la Caraïbe. Après Alfredito, le premier à s’insérer à cette formule est le Portoricain Daniel SANTOS mais c’est à une cinquantaine de chanteurs que les matanceros vont permettre de s’illustrer dans de remarquables enregistrements et bien plus encore pour des concerts ou émissions de radio, car avec SANTOS comme avec les suivants la “SONORA MATANCERA” continue ses prestations sur les ondes et dans les cabarets, Eden, Sans Souci, Centro Asturiano, Centro Gallego…

Les enregistrements se multiplient. Le nouveau directeur Rogelio signe des contrats avec plusieurs compagnies qui inondent l’île et
la Caraïbe de disques de la “SONORA MATANCERA” avec ses solistes.

Mais en 1950, pour remplacer
la Portoricaine Myrta SILVA, Rogelio MARTÍNEZ fait appel à une jeune cubaine dont la trajectoire exceptionnelle va renforcer l’aura de la “SONORA MATANCERA”, Celia CRUZ.

Celia, “
La Reina de todos los ritmos”, va rester plus de quinze ans avec le groupe et

enregistrer plus de cent-quatre-vingt plages, la première ayant été la guaracha “
Cao Cao, Mani Picao” .

Parmi les Cubains qui vont enregistrer avec
la Sonora figurent Miguelito VALDÉS, “Se formó el Rumbón”…, Vicentico VALDÉS, “Tu mi Rosa Azul”…, Celio GONZÁLEZ, “Yo soy el Son Cubano”…, Rey CANEY, “Quiero emboracharme”…

Estanislao “Laito” SUREDA remplace Bienvenido GRANDA qui, au début des années cinquante, quitte la “SONORA MATANCERA”.

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Vicentico Valdés (El Ultimo Café)

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Sur les ondes de Radio Progreso les hommes de Matanzas continue d’attirer les auditeurs mais aussi les spectateurs qui viennent assister aux émissions. Orlando VALLEJO et le Dominicain Alberto BELTRÁN sont, au milieu des années cinquante, les voix qu’utilise Rogelio MARTÍNEZ sur les ondes.

En 1955 la “SONORA MATANCERA” réalise une grande tournée à travers
la Caraïbe. Le succès est assuré par Celia, Alberto et Laíto. Sans “Manteca” ils enchaînent l’année suivante une autre tournée en Amérique du Sud, la répète en 1957 avec un passage par les Etats-Unis.

Les voyages se suivent. La “SONORA MATANCERA” obtient l’année suivante un triomphe au Palladium de New York.

1959. Les premiers mois post-révolutionnaires ne posent pas de véritables problèmes au groupe qui continue ses présentations à la télévision nationalisée et à la radio. Celia chante sur les ondes de
la CMQ “Guajira llegó tu día”, un thème où Fidel Castro est valorisé.

A la fin de l’année Rogelio MARTÍNEZ obtient un contrat pour que la “SONORA MATANCERA” se produise au Mexique. Un dernier enregistrement en guise d’adieu, avec la voix de Celia CRUZ, chargée d’émotion et de sens dans “Mi Cocodrilo Verde”, et la totalité du groupe prend le chemin de l’exil.

Dès cette année 1960 les enregistrements reprennent sur le continent avec “Papaíto” aux percussions.

La “SONORA MATANCERA” qui déjà par le passé avait participé au tournage de plusieurs films tourne de nouveau. Elle enregistre régulièrement avec Celia ainsi qu’avec diverses voix cubaines ou mexicaines. 

1962 marque l’installation du groupe à New York avec immédiatement du travail au Palladium ainsi que plusieurs enregistrements.

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VICENTICO VALDES fidelidad

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1970.
La SONORA MATANCERA à New York.

Photographie extraite de “Historia de
la Sonora Matancera y sus estrellas”, Medellín 1996.

 En 1967, cinq ans après avoir unis leurs destins, Celia CRUZ et Pedro KNIGHT quittent la “SONORA MATANCERA”. C’est la fin de l’incomparable duo de trompettes Pedro/Calixto, si caractéristique des matanceros.

C’est aussi le signal d’un déclin.

Valses de nouveaux chanteurs, -Welfo GUTIÉRREZ ( 1942-2005) qui chante entre 1973 et 1976; disques et tournées à profusion, les années qui suivent restent fastes pour le groupe de Rogelio, mais imperceptiblement, un à un, les membres de la “SONORA MATANCERA” quittent le groupe atteint par l’âge ou la maladie. Lino FRIAS se retire en 1976 et laisse son piano au fils de Pablo VÁSQUEZ, Javier qui collabore déjà depuis 1955 avec le groupe. L’année suivante Alfredo “Chocolate” ARMENTEROS, après un infructueux passage au moment du départ de KNIGHT, entre dans
la Sonora. 

Depuis plusieurs années il n’y a plus de membres fondateurs et en 1980, après le départ de “Yiyo” seuls restent parmi les membres historiques, Rogelio et “Caíto”. Calixto LEICEA ne se présentant plus que pour les tournées.

La “SONORA MATANCERA”, malgré un total renouvellement vit encore de grands moments. En 1986 à Santa Cruz de Tenerife, elle est ovationnée par plus de deux cent quarante mille spectateurs. En 1989, elle donne un concert au Carnegie Hall pour célébrer ses soixante-cinq ans d’existence et reçoit treize des solistes qui ont fait son histoire de Vicentico VALDÉS à Celia CRUZ en passant par Celio GONZÁLEZ et Daniel SANTOS. Ceux qui ne sont pas venus se trouvaient réunis dans ce que certains nomment le Chœur Céleste Matancero que rejoint “Caíto” l’année suivante. Les disques se font plus rares, mais en 1993

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Vicentico Valdés (La Gloria Eres Tu)

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