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( 31 janvier, 1993 )

Paulo Rosine-Décédé

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Paulo Rosine-Décédé

Le 31 janvier 1993, l’un des piliers du Malavoi, Paulo Rosine, est décédé d’un cancer à l’âge de 45 ans. Bien qu’une exceptionnelle de compositeur, arrangeur et musicien, Paul Rosine avait jamais quitté son emploi à la préfecture de Macao. De 86 à 89, il a été vice-président de la commission d’identification de la SACEM (société des auteurs et compositeurs), qui lui a décerné un prix pour l’arrangement en 1988. Sa mort est une perte énorme pour la musique française Caraïbes et Malavoi en particulier, sur lesquels il avait laissé une marque indélébile. Le 30 avril, lors d’un concert dans le Palais des sports de Paris, Malavoi et une foule d’autres artistes français Caraïbes payés hommage à leur ami fin. Quelques jours plus tard, dans le parc floral dans Fort-de-France, a donné un autre concert commémoratif.

Paul Rosine a été remplacé par José Privat, qui avaient déjà été pour lui au cours de sa maladie. Deux nouveaux violonistes de France, Jean-Luc Pino et Daniel Dato, a également rejoint le groupe, remplacement de Patrick Hartwick, qui a quitté la Martinique, et Mano Césaire, qui quitte le groupe. La tournée de promotion de l’album « Matebis » repris, finition, après les Antilles françaises et en Guyane française, avec un stand de deux nuits à Olympie sur le 10 et 11.

Après la mort de Paul Rosine, violoniste Jean-Paul Soïme est devenu le chef du groupe. En 1994, un nouvel album, « Un Mannimam » (le monument), est sorti, une compilation de chansons écrites entre 1987 et 1993, surtout être Jean-Paul Soïme, avec la voix encore par Pipo Gertrude, accompagné par Patsy Geremy, du groupe, Souskay.

Souskay

En février, la tournée ont pris leur retour de Paris, pour le Bataclan, où ils il rejoint par percussionniste Dédé Saint-Prix et Marie-Josée Alie. Ils ce suivi avec un concert dans le temple du jazz de Paris, le New Morning club, le 20 mars. Au cours de l’été 95 étaient en tournée encore une fois, en Amérique cette fois, principalement sur la côte ouest.

Comme dur-travail que jamais, le groupe mis en évidence un nouvel album, « Elle elle » en 1996, basé sur les souvenirs d’une vieille femme française antillais. Trois nouveaux chanteurs chantent sur l’album, Lindsay Charnier de le île de la Réunion, Valérie Odina et Joëlle Vielet, tous deux de la Martinique.

En dépit des nombreuses allées et venues et la parade continue d’invités, identité musicale du Malavoi est resté totalement intacte. Leur strengt a été à jamais perdu de vue de leur raison d’origine ‘ être : continuer à une certaine tradition de la musique française Caraïbes. Zouk ni le groupe ‘ s succès international ont érodé de la Fraternité Malavoi style distinctif et sonore, ni a elle touché leurs représentations sur scène, conviviale et humoristiques que jamais.

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( 18 janvier, 1993 )

Samuel Castendet -Décédé

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  Samuel Castendet -Décédé

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C‘ est avec beaucoup de franchise et de modestie que Sam Castendet raconte ses débuts de clarinettiste et chef d’orchestre à l’Exposition Coloniale Internationale de Paris, en octobre 1931. Ce tournant de sa vie se situe quelques semaines avant la fin de cette manifestation colossale qui s’étendait sur tout le Bois de Vincennes. Depuis le 6 mai 1931, jour de l’inauguration, le clarinettiste martiniquais Alexandre Stellio et ses six musiciens animaient chaque après-midi un bal antillais qui était l’attraction du Pavillon de
la Guadeloupe (cf album STELLlO, Frémeaux & Associés, PA023). Stellio voulait saisir cette occasion pour ouvrir à Paris un cabaret bien à lui: le «Tagada-Biguine», afin d’y drainer son public dès la fermeture de l’Exposition annoncée pour le 15 novembre. Les préparatifs de l’entreprise le contraignaient à déserter son poste de chef d’orchestre. II lui fallait trouver un remplaçant pour les derniers jours. Sam Castendet eut vent de l’affaire par hasard. Il avait vingt-cinq ans et logeait à Puteaux chez des compatriotes qui connaissaient la préposée au vestiaire du Pavillon de
la Guadeloupe. Un jour de visite, cette brave dame raconta comme l’affluence avait baissé depuis que Stellio se faisait rare. Le gérant cherchait quelqu’un mais ne trouvait personne à la hauteur. On se souvint alors que Sam avait joué de la clarinette, du temps de son adolescence à
la Martinique. C’était pourtant de l’histoire ancienne … Depuis Son arrivée à Paris, Sam avait rangé l’instl1lment dans un placard et l’avait bien oublié. Il ne se fit pourtant pas prier pour le ressortir et dérangea par la même occasion une souris qui avait fait son nid dans le pavillon. Un bon nettoyage, une réhumidification des tampons et, merveille ! Sam n’eut aucun mal à retrouver les airs de plusieurs anciennes biguines de Saint Pierre … Il les interpréta même avec un brio qui déclencha l’enthousiasme de ses amis. Rendez-vous fut pris dès le lendemain matin pour aller auditionner à l’Exposition. Le gérant du Pavillon de
la Guadeloupe n’était autre qu’Eldège Fortuné, un vieil ami de Sam. Ils avaient voyagé sur le même bateau, en 1924, quand ils étaient venus de
la Martinique. Heureux de se retrouver! Deux morceaux joués et Sam est engagé illico, et comme chef d’orchestre s’il vous plaît ! Mais quand il se retrouve l’après-midi avec les musiciens de Stellio, le voilà bien dans ses petits souliers. Gaston Adélaïde, le pianiste,

lui donne un Sol et lui demande d’accorder son La. Première nouvelle! Sam ignorait que sa clarinette était en Si bémol. Qu’à cela ne tienne, on va jouer une biguine: «
La Georgi Nana», son morceau de bravoure justement. En quelle tonalité, s’enquiert à nouveau le pianiste ? Grand embarras… Sam ne s’était jamais inquiété de la tonalité des morceaux, ni même si tonalité il y avait. Ça ne fait rien, jouez les premières notes, on suivra … C’est ainsi que Sam Castendet débuta sa carrière de musicien et fit danser le Pavillon de
la Guadeloupe durant les trois dernières semaines de L’Exposition Coloniale, du Samedi 24 octobre au dimanche 15 novembre 1931  Samuel Sabinus Castendet était né le 30 décembre 1906 à Bezaudin, hameau rural la commune de Sainte-Marie,au nord de
la Martinique. Son père y tenait une entreprise artisanale de charronnerie. La mère de Sam, Constance Beauharnais-Castendet, exerçait la profession très estimée de sage-femme. En 1914, la famille s’en va vivre à fort-de- france. Sam y passe son enfance et son adolescence, et fait sa scolarité à l’école communale Perrinon.
il découvre la musique et s’initie à la flûte. Très tôt, il est fasciné par l’éloquence du style de Stellio, revenu de Guyane en 1919, qui accompagne à la clarinette les films muets au Cinéma Gaumont. Le jeune Sam va [‘écouter depuis la rue, quand il n’a pas de quoi se payer une place. Sa maman lui offre une clarinette le jour de ses seize ans. il apprend seul et commence à jouer avec des musiciens amateurs. Mais Sam n’a qu’une idée en tête: acquérir son indépendance pour ne plus être à la charge de ses parents. il quitte l’école et commence à travailler, d’abord chez un ébéniste puis chez un mécanicien automobile. Arrivé à l’âge de dixhuit ans, Sam convainc sa mère de l’envoyer en France pour étudier la mécanique à l’école Pigier. Il fait la traversée sur le  » Pérou » et arrive à Paris le 8 août 1924 pour y retrouver son frère aîné venu six mois plus tôt. Ils logent tous deux dans un hôtel meublé du 17 de la rue Saint-Jacques. Sam fréquente les bals musette du Quartier Latin et ne tarde pas à laisser l’École Pigier. Intéressé par l’aviation, il entre à la fin de l’année 1925 à l’usine Morane et Saulnier pour y commencer un apprentissage de mécanicien. il s’y trouve encore en octobre 1931 quand il est engagé comme chef d’orchestre à l’Exposition Coloniale. Il joue de 16 à 19 heures, puis de

21 heures à minuit, pour un cachet de 350 francs par jour, taxi payé aller retour jusqu’à l’uteaux, et nourri le soir. La fortune ! Après la fcrmeture de l’Exposition, on propose à Sam un contrat à Bordeaux pour animer le dancing anlillais « Agada Biguine » (le nom du cabarct de Stellio, à une lettre près … ) que doit ouvrir prochainement à l’Alhambra un Antillais négociant en rhum, Monsieur Symphoricn. En attendant cette ouverture, Sam titit à Paris quelques apparitions à
La Boule Blanche, à l’Élan Noir, au Bal Biomet.

Il joue pour l’inauguration du Cinéma Le Rex, puis durant deux mois dans un restau¬rant de la rue Champollion. Début 1932, c’est le départ pour Bordeaux avec un orchestre comprenant Victor Marie-Joseph au banjo, Raymond Domiquin dit « Torpilleur » au chacha, Edgard Ducas au piano et Henri Martial à la batterie. Un couple de danseuses créoles « Cadi et Fifi » (Miles Hanany et Précart) apporte la touche exotique indispensable. En octobre 1932, l’orchestre va rejoindre le chanteur et danseur acrobatique Mayamba dans un cabaret de Toulouse, le Massilia, 12 rue Rivais. Le mois suivant, la troupe accompagnée de la martiniquaise ]alma-lffa (dans un numéro de danseuse nue ) part pour une tournée de trois mois dans le Sud-Ouest : Gaillac, Carmaux, Montauban, Castres, Agen, Albi, Dax, Castel-Sarrazin… puis revient au

Massilia de Toulouse, toujours sous la direction artistique de Mayamba. Mais l’affaire s’arrête au bout de quelques semaines, Mayamba n’ayant pas réussi à obtenir les autorisations nécessaires. En 1933, Sam revient à Paris et intègre durant plusieurs mois un orchestre de musiciens blancs qui passait au dancing du « Mikado », 55 boulevard de Rochechomut. Un contrat en Suisse, dans un cabaret de Lausanne, puis retour au Mikado en 1935, comme chef d’orchestre cette fois-ci. En juillet 1935, Sam Castendet emménage au n° 30 de la rue Henri Monnier, dans son appartement qu’il ne quittera plus jusqu’au début des années 80, quand il ira prendre sa retraite à
la Rochelle. C’est le 23 juin 1936 que Sam réalise avec son « Jazz Sam Castendet » ses premiers enregistrements chez COLUMBIA, dans les circonstances assez étonnantes que nous avons relatées dans l’album « SWING CARAÏBE » (FA 069). Deux disques 78 tours vont paraître, compottant chacun, chose peu courante, une face typique et une face de jazz. De juillet à octobre 1936, Sam Castendet est au Touquet Paris-Plage, à l’hôtel Normandy. il fait le cocktail de midi, le thé dansant de l’après midi et joue durant toute la nuit au cabaret de l’hôtel: le Sing-Sing. Un article du Daily Mail

du 6 septembre 1936 signale son « orchestre cubain » comme l’une des attractions les plus populaires de la région. En 1937 et 1938, Sam fait le plus souvent des galas et des soirées privées dans
la Région Parisienne mais il obtient aussi des engagements à Monte Carlo, en Suisse … En 1939, il anime à Paris, 19 rue de Montreuil, un petit bal-restaurant antillais intitulé « Le Montreuil », fréquenté

par les musiciens américains de passage dans la capitale. C’est là qu’il se trouve quand éclate la guerre, le 3 septembre 1939. Sam est mobilisé, fait prisonnier, et parvient à s’évader. Revenu à Paris, il traverse la période d’occupation allemande, comme beaucoup d’autres musiciens antillais, en jouant dans des cafés ou brasseries, et notamment à la célèbre « Cigale » qui était durant la guerre le rendez-vous des amateurs de « swing ». En 1943, Sam est l’un des fondateurs du « HotClub Colonial », club artistique et musical des coloniaux, présidé par Abel Beauregard. Après
la Libération, Sam Castendet et son orchestre sont à l’affiche de beaucoup de galas de solidarité organisés au bénéfice des victimes de la guerre, notamment le 9 juin 1945 au Palais de Chaillot et le 30 juin 1945 à l’Élysée-Montmartre. Il fait un passage éclair à l’Arizona, cabaret dirigé à Pigalle par
la Martiniquaise Fortuna. Début 1946, il est dans le quartier de l’Étoile à
la Villa d’Este, 4 rue Arsène Houssaye, puis au Pavillon d’Armenonville dans le Bois de Boulogne, de mai à septembre. Il revient deux mois à
la Villa d’Este, de mi septembre à mi novembre 1946. Enfin, c’est le 15 novembre que Sam est engagé à
La Canne à Sucre, le cabaret antillais créé en 1945 par Louise de Ruysscher et Jacques Magnien. Il en est le troisième chef d’orchestre en un an, succédant à Pierre Louiss et Ernest Léardée. Il y restera quant à lui cinq années consécutives, marquant de son sceau le fameux cabaret dont Je nom est associé à l’histoire de la biguine. À peine un mois et l’orchestre se retrouve dans les studios MUSIC MONDE pour enregistrer ses premiers succès. Une seconde séance aura lieu trois ans plus tard, en octobre 1949 (album « BIGUINE À
LA CANNE À SUCRE » Frémeaux & Associés, FA 051). En 1950, la marque COLUMBIA, bien plus prestigieuse, passe avec Sam Castendet un contrat d’exclusivité. Pas moins

de trois séances auront lieu au cours de la

seule année 1950 : les 19 et 21 juin, et le 1 décembre. Dix-huit faces enregistrées, toutes reproduites dans cet album. En juillet août 1950, la troupe de
la Canne à Sucre au complet, y compris Moune de Rivel, se déplace à Cros-de-Cagnes près de Nice pour y recréer l’ambiance des Antilles au cabaret « Le Rallye ». La presse régionale s’en fera largement l’écho, d’autant plus que le cabaret est remarqué et fréquenté par Robert Gaillard qui vient de publier  » Marie des Isles « , son dernier roman-fleuve à succès. L’année suivante, du 4 au 29 juillet, l’orchestre de Sam Castendet, sponsorisé par Cinzano, est la grande vedette de la caravane du Tour de France 1951. Tous les soirs, dans chaque ville étape, un bal est organisé de 22 heures à 1 heure du matin avec, en intermède, les Sœurs Bordeau dans leur récital de chant.

Sam Castendet quitte
la Canne à Sucre en novembre 1951 pour ouvrir, le Il janvier 1952, son propre cabaret qu’il baptise le « Fort-de-France ». Situé 5 rue Molière à Paris, cet établissement succédait à celui que venait de quitter Agnès Capri. En mai 1952, le cinéaste Orson Welles, de retour du Festival

de Cannes où il avait présenté son film Othello, fera une visite très remarquée en se mettant à la batterie dans l’orchestre. Sam Castendet ferme son cabaret en 1953 et joue quelque temps au « Bango », rue de Lappe. De fin septembre à décembre 1953, il est à  »
La Plantation » de Toulouse. En mars 1954, c’est une tournée mémorable en Afrique Centrale:

Cameroun et Congo Belge. En décembre de la même année, Sam Castendet grave ses derniers disques chez COLUMBIA. Puis il se consacre principalement à des soirées privées et à des galas. De juillet à septembre 1955, il est avec son orchestre au casino de Saint-Aubin-sur-Mer, dans le Calvados. En 1956, le roi Farouk d’Égypte, qui l’a rencontré lors d’un voyage à Paris, le fait venir au Caire pour une soirée de prestige. En 1959, 1960 et 1961, Sam Castendet anime trois années de suite le carnaval à
la Martinique, avec Barel Coppet à la clarinette et au saxophone alto. il poursuit encore une activité musicale jusqu’en 1964 puis se retire en 1965 et occupe durant plusieurs années un emploi de chauffeur dans un ministère. Il quitte Paris au tout début des années 1980 pour aller prendre avec sa femme une retraite paisible à
La Rochelle, retournant de

temps en temps à
la Martinique où il possédait une propriété. Un vibrant hommage lui sera rendu dans son île en novembre 1986, à l’occasion du 6ème festival de la clarinette du Lamentin qu’on lui demandera de présider.

En septembre 1992, à la fin d’un séjour à
la Martinique et peu avant de repartir chez lui, Sam Castendet est atteint d’une attaque cérébrale et devient tétraplégique. Il ne sortira pas de cet état et s’éteindra quatre mois plus

tard dans sa famille, le 18 janvier 1993 à l’âge de 86 ans, à Fort-de-France où il repose au cimetière de
la Levée.

Avec Stellio (né en 1885) et Eugène Delouche (né en 1909), Sam Castendet est assurément l’un des trois chefs d’orchestre et clarinettistes antillais qui, avec leurs nombreux enregistrements laissés en héritage, ont fixé les bases et les références de la musique traditionnelle issue de Saint-Pierre. Si nous pouvons nous y reporter aujourd’hui, c’est grâce à ces précieux témoignages, sonores et bien vivants, qu’ils nous ont transmis. Mais l’orchestre de Castendet se place déjà à la transition vers une conception moderne de la biguine. Dans les enregistrements de Stellio, l’ossature rythmique était réalisée par le banjo et le chacha (boîte à grenaille). La contrebasse était absente ou inaudible. Dans les séances des toutes premières années, un violoncelle joué à l’archet faisait ronfler les basses. La batterie, souvent réduite à sa formule la plus rudimentaire, restait lointaine (pour des raisons techniques d’enregistrement ?) et l’on entendait la cymbale en ponctuation des breaks. Avec Castendet, la pulsation rythmique est souplement et solidement entretenue par l’action

conjuguée de la contrebasse et de la batterie, toutes deux bien en avant. Le chacha, lui aussi très présent, vient s’y adjoindre comme élément de polyrythnùe. Le batteur utilise les ressources d’une batterie plus complète, pratiquant notamment la frappe répétée de la baguette sur le rebord de la caisse claire en syncope des subdivisions du temps. Ainsi apparaît ce fameux schéma connu sous l’onomatopée créole « zandoli pa tini patt » qui caractérise la biguine de l’après-guerre, influencée par le jazz. Il en résulte un swing intense et inédit qui entraîne irrésistiblement à la danse. Une autre mutation de la biguine, encore peu marquée en 1950, se trouve dans la matière harmonique. On en a un échantillon dans les deux compositions d’Albert Lirvat « DOUDOU PAS PLEURER » et « MI BELLE JOURNÉE » qui font appel aux inventions harmoniques des nouveaux courants du jazz. Albert Lirvat est le promoteur de cette évolution appliquée à la biguine (il en avait eu la révélation au fameux concert de Dizzy Gillespie à la salle Pleyel en février 1948). Il en fera la démonstration avec ses prenùères biguines « wa-bap » enregistrées en 1952 avec Robert Mavounzy. Mais nous n’en sommes pas encore là, et les interprétations de l’orchestre de Sam Castendet sont encore bien dans la tradition. Le répertoire est celui qui faisait les folles soirées de
la Canne à Sucre depuis que Sam y était arrivé en novembre 1946. On retrouvera six nouvelles versions de morceaux que nous avons déjà commen¬tés dans l’album « BIGUINE À
LA CANNE À SUCRE » (FA 051). Sam Castendet est à la batterie dans tous les titres sauf un. La clarinette est tenue par l’incomparable Maurice Noiran, certainement le musicien qui a su le mieux continuer et embellir jusqu’au sublime le style enjôleur et félin de clarinette martiniquaise dont Stellio est le chef de file. Sam Castendet reprend une seule fois l’instrument de ses débuts sur sa virulente biguine « MARTINIQUE 48″, avec des accents sarcastiques et mordants qui en renforcent l’ironie, avant d’en chanter lui-même les paroles. Cette satire saumâtre de la société martiniquaise ne manqua pas de provoquer un malaise à l’époque. Pourtant, ce sont bien l’optimisme, l’insouciance, le plaisir de se retrouver et de se moquer entre amis, le bonheur. de vivre sans penser au lendemain, l’humour et l’amour qui inspirent tout le répertoire et la manière de l’interpréter, paroles et musique, avec de temps à autre la participation vocale et débridée de tous les musiciens. Profonde et sincère amitié aussi, que celle célébrée par Albert Lirvat dans « MI BELLE JOURNÉE », touchante composition dédiée à son vieux copain Sam en souvenir d’une journée de fête à Ozoir-la-Ferrière, dans la maison de campagne où le chef d’orchestre avait coutume d’inviter ses musiciens, les jours de fermeture de
la Canne à Sucre. Car nul autre que Castendet n’aura célébré la fête antillaise avec autant de franche gaieté, ni poussé la biguine aussi loin dans le burlesque et la dérision. Le duo Martinalès et Alberto (Albert Lirvat et sa femme Marthe Alessandrini) est pour beaucoup dans le climat radieux des interprétations, avec des harmonisations vocales soigneusement mitonnées. Tirons notre chapeau à Gilles Sala qui fut le premier à ressortir ces enregistrements dans les années 70 avec un album « Antillaisement Vôtre » aujourd’hui introuvable. Le sens et la portée des paroles peuvent échapper aujourd’hui car on ne connaît

plus les circonstances exactes de leur création, ni les infortunées têtes de Turc qui en faisaient les frais à chaque carnaval. Ainsi le dénommé « CRAPAUD » qui devait être bien méchant et laid pour qu’on fasse cette chanson sur lui, le brigadier de police de « MANMAN OU TÈBÈ » dont les sous-entendus égrillards voudraient faire croire qu’il avait un coquin penchant pour les individus mâles, la vieille femme concupiscente de  »
lA RUE ZABYME », ou encore ce Monsieur Blanclin de « ET ALORS » qui reluquait sa bonne par le. trou de la serrure de sa chambre le soir. Quant à la peu reluisante Nana de « RAVETE MODÉ », elle ne s’imaginait pas que tout Pointe-à-Pitre saurait qu’elle prenait si peu de soin de la partie la plus intime de sa personne. La biguine « PEN¬DANT MOIN DANS L’ARMÉE » raconte la désillusion d’un soldat qui rentre au pays et découvre que sa femme lui a fait des infidélités avec un marin. Les paroles à double sens subtilement grivois ont. été écrites par Albert Lirvat sur une musique recueillie par lui aux Antilles mais qui est très certainement celle d’un paseo intitulé « Good Nigth Ladies and Gents » composé par le pianiste trinidaclien Lionel Belasco et enregistré par lui à New York en août 1927. On retrouve dans la plupart des exécutions le clialogue contrapuntique clarinette-trombone, inauguré en 1929 par Stellio et Archange Saint-Hilaire, mais qui était la spécialité des orchestres de
la Nouvelle-Orléans. Un bel exemple en est  »
lA NUIT », grand classique de la mazurka antillaise. Le chef d’œuvre du genre est sans doute la biguine « CÉ NOUS MEMM NOU MÊMM » qui signifie « nous voici entre nous ». Ce morceau, indicatif de
la Canne à Sucre, était dansé en quadrille par la troupe des belles doudous en grande tenue menées par leur doyenne Nelly Lungla. L’air en a été recueilli par Sam Castendet mais ce serait selon certains une composition de Léon Apanon, dont on ne connaît malheureusement aucune partition écrite de son époque. Le chef d’orchestre Alphonso se l’est approprié en l’enregistrant la même année sous le titre de « COULOUMAN ». L’interprétation d’Albert Lirvat et Maurice Noiran, au trombone et à la clarinette, est typique de l’évocation du jeu de la séduction entre homme et femme, symbolisés chacun par un instrument. L’on imagine aisément le charme et la grâce du ballet des danseuses créoles évoluant sur ce thème, C’est Nelly Lungla, de sa voix prenante et rocailleuse, qui clôt la série avec une biguine de son invention intitulée « ZOIZEAUX MARINS », Nous avons déjà réédité quelques-uns de ses premiers enregistrements de 1932, dans les albums BIGUINE Vol. 1 et 2 (Frémeaux & Associés FA 007 et

FA 027). Il s’agit ici d’une chanson politique créée en 1946 pour soutenir le candidat à la députation Emmanuel Hermence-Véry, né le 31 mars 1904 à Sainte-Marie (Martinique), docteur en médecine et conseiller général du canton de Trinité. Celui-ci (dans quelle mesure la chanson y a-t-elle contribué ?) fut élu Député de
la Martinique à l’Assemblée Nationale le 10 novembre 1946 avec les voix recueillies par la liste socialiste S.F.l.O. (le même jour, furent élus Aimé Césaire et Léopold Bissol, sur la liste communiste).

Ce disque est le maillon qui manquait à la collection patrimoniale Frémeaux & Associés pour disposer de l’intégrale des enregistre¬ments de Sam Castendet jusqu’en 1950. Nous avons en effet ajouté, après les 18 faces COLUMBIA de 1950, les deux morceaux typiques de 1936, dont la mythique rumba « JANA BAHIA » rééditée pour la première fois. Nous exprimons toute notre gratitude à Jean Meysonnier d’avoir bien voulu nous procurer ce disque rare. Ainsi, avec les deux faces de jazz gravées le même jour dans le coffret « SWING CARAÏBE » (FA 069) et l’intégrale des faces MUSIC MONDE de 1946 et 1949 dans l’album « BIGUINE À
LA CANNE À SUCRE » (FA 051), voici enfin terminée la série

Castendet de 1936 à 1950. Les enregistrements des années suivantes ne sont pas moins captivants. Les mélomanes fidèles à nos publications ne manqueront pas de se tenir informés car ils seront heureux de posséder la dernière partie de celte intégrale, s’ils veulent bien être encore un peu patients.

Jean-Pierre MEUNIER

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( 18 janvier, 1993 )

SAM CASTENDET-Décédé

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 SAM CASTENDET-Décédé

SAM CASTENDET (1906-1993)

Samuel Sabinus Castendet est né le 30 décembre 1906 à Sainte-Marie, Martinique. Il apprend seul à jouer de la clarinette et vient à Paris en 1924 pour y travailler comme mécanicien dans l’aviation.

Son destin change en octobre 1931 quand on lui propose de remplacer Alexandre Stellio durant les trois dernières semaines de l’Exposition Coloniale. Dès lors, sa vie sera guidée par la musique. Sam Castendet joue dans les cabarets antillais de Paris puis part début 1932 pour une longue tournée dans le sud de la France et en Suisse. En 1935, il dirige l’orchestre du dancing « Le Mikado » à Paris et joue au grand hôtel Normandy du Touquet en 1936. Fait prisonnier par les Allemands en 1940, il s’évade et revient à Paris où il reprend son activité de musicien, notamment à la brasserie de la Cigale.

Après la guerre, Sam Castendet anime de 1946 à 1951 le cabaret de La Canne à Sucre à Montparnasse avec Al Lirvat au trombone et Maurice Noiran à la clarinette. À partir de 1950, il enregistre en exclusivité pour la marque Columbia. En 1952, il dirige durant un an son propre cabaret « Le Fort-de-France », rue Molière à Paris. En 1954, c’est une tournée triomphale en Afrique. En 1956, il joue pour le roi Farouk d’Égypte. En 1959, 1960 et 1961, Sam Castendet anime avec Barel Coppet le carnaval de Fort-de-France.

Il se retire de la musique en 1965 pour devenir chauffeur dans un ministère. À partir de 1980, Sam Castendet passe une retraite discrète à La Rochelle. Il s’éteindra le 18 janvier 1993 à la Martinique, quelques mois après un accident cérébral lors d’un séjour dans son île natale. Sam Castendet a marqué les années cinquante en enregistrant des succès populaires immortels en disques 78 tours.

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( 6 janvier, 1993 )

Dizzy GILLESPIE-Décédé

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Dizzy GILLESPIE

Biographie de Dizzy GILLESPIE :
Artiste, Chef d’orchestre, Compositeur, Musicien et Trompettiste (Américain)
Né le 21 octobre 1917
Décédé le 06 janvier 1993 (à l’âge de 75 ans)
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John Birks « Dizzy » Gillespie, né à Cheraw Caroline du Sud le 21 octobre 1917, mort le le 6 janvier 1993, était un trompettiste, compositeur et chef-d’orchestre de jazz américain.

Avec Miles Davis et Louis Armstrong, il est l’un des trois plus importants trompettistes de l’histoire du jazz, ayant participé à la création du style Bebop et contribué à introduire les rythmes latino-américains dans le jazz.

Dizzy Gillespie se distinguait en particulier par sa trompette au pavillon incliné vers le haut, ses joues gonflées à bloc comme celles d’un crapaud, ainsi que sa joie de vivre et son humour ravageur qui sont pour beaucoup dans sa popularité auprès du public. En tant que musicien, il avait une technique époustouflante et une vitesse de jeu impressionnante.

John Birks « Dizzy » , benjamin d’une famille de dix enfants né le 21 octobre 1917 à Cheraw, Caroline du Sud aux États-Unis. Il débute la trompette à l’âge de 12 ans en autodidacte et parvient à gagner une bourse pour le Laurinburg Institute (Caroline du Nord). Cependant, il arrête l’école en 1935, et va à Philadelphie pour essayer de devenir musicien professionnel. Gillespie rejoint Frankie Fairfax, et enregistre pour la première fois pour Roy Eldridge dans la formation de Teddy Hill.

Il rejoint ensuite la formation de Cab Calloway. Les solos de Dizzy sont cependant peu appréciés par son employeur, il appelle cela de la « musique chinoise ». Gillespie joue alors dans divers formation comme celle de Duke Ellington, et effectue des arrangements pour Woody Herman.

Mais en peu de temps, Gillespie ajoute ses propres ingrédients : vitesse d’exécution, acrobaties musicales, harmonies originales. Il développe son propre style et son talent lui rapporte de jolis contrats au sein d’orchestres triés sur le volet. Celui qu’il crée en 1946 regroupe autant Thelonious Monk, Milt Jackson que John Coltrane.

il joue avec Charlie Parker dans des clubs de jazz tel que Minton’s Playhouse et Monroe’s Uptown House ( le berceau du bebop ). Ses compositions ( « Groovin’ High », « Woody n’ You », « Anthropology », « Salt Peanuts », and « A Night in Tunisia » ) sonnent radicallement différemment du Swing de l’époque. Un de leur premier concert ( au New York’s Town Hall le 22 Juin, 1945) est seulement sorti en 2005. Gillespie enseigne le nouveau style à de jeunes musiciens de la 52ème rue, parmi eux … Miles Davis et Max Roach.

Le groupe se sépare , après un séjour au Billy Berg club à Los Angeles ( où le bebop reçoit un accueil mitigé ).

Contrairement à Parker, qui aime jouer dans des petites formations et occasionnellement en tant que soliste dans des big bands, Dizzy Gillespie préfère diriger un big band; il tente l’expèrience pour la première fois en 1945, mais le succès n’est pas trop au rendez-vous.

Après ses travaux avec Charlie Parker, Gillespie mène d’autre petites formations ( avec des musiciens tel que Milt Jackson, John Coltrane, Lalo Schifrin). Il apparaît également fréquemment en tant que soliste au Jazz at the Philharmonic sous la direction de Norman Granz.

Le 11 Mars 1952 Gillespie quitte les États-Unis pour la France. Il est invité par Charles Delaunay pour jouer au Salon du Jazz. [1] Gillespie qui n’a pas d’autre engagement à Paris en profite pour créer son troisième big band. Gràce à ses succès il peut enregistrer dans les lieus les plus prisés de Paris (comme au Théâtre des Champs-Élysées). En 1953 il revient aux États-Unis après une série de concerts et d’enregistrements.

Cet épisode parisien le conforte également dans son idée de pouvoir être leader de big band.

Des la fin des années 1940, Gillespie est impliqué dans le mouvement appelé « musique Afro-Cubaine ». En 1947, il coécrit Manteca en compagnie de Chano Pozo et jette ainsi les bases du jazz afro-cubain. En 1956, Gillespie reçoit du Département d’État américain la tâche d’aller faire découvrir le jazz en Yougoslavie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud.

Gillespie se déclare candidat à l’élection présidentielle aux États-Unis de 1964. Il promet que, si il était élu, la Maison Blanche serait renommé « The Blues House », que Ray Charles serait nommé président de la Bibliothèque du Congrès, Miles Davis directeur de CIA, et Malcolm X Attorney General, avant de se retirer en faveur de Lyndon B. Johnson.

Il se convertit au Bahaïsme quelques années plus tard et poursuit sa carrière jusqu’au début des années 1990. Pendant cette période, il alterne entre petites formations et big bands, et aide jeunes plusieurs musiciens à faire leurs preuves. Souffrant d’un cancer du pancréas, Dizzy Gillespie meurt le 6 janvier 1993.
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