Miles DAVIS-Décédé
Miles DAVIS-Décédé
DAVIS Miles Dewey. Trompettiste américain (AIton, Illinois, 25-5-1926/Santa Monica, Californie, 28-9.1991). Issu d’une famille bourgeoise (son père, Miles Davis Sr, est chirurgien-dentiste) et mélomane (sa mère, qui aime Duke Ellington et Art Tatum, joue du violon, et sa soeur, du piano) installée à East St Louis depuis 1927, il reçoit pour son treizième anniversaire une trompette, dont il apprend à jouer avec Elwood Buchanan, ex-trompettiste de l’orchestre d’Andy Kirk. Outre le big band de son lycée, « Little Davis » (ainsi surnommé à cause de sa petite taille) participe à ses premières jam-sessions. Il rencontre Clark Tertry, avec qui il découvre un style fort différent de celui des modèles de Buchanan (Bobby Hackett, Harry James … ), puis Sonny Stitt, qui lui propose de le rejoindre dans l’orchestre du chanteur batteur Tiny Bradshaw, Illinois Jacquet et un manager des McKinney’s Cotton Pickers, qui lui offriront également une place de trompettiste. Mais sa mère exige qu’il finisse ses études. Il entre alors dans un orchestre local, plutôt rhythm and blues, les Blue Devils d’Eddie Randall (1941-43), et se perfectionne auprès de Terry. En 1944, il devient l’un des Six Brown Cats d:Adam-La:m:bert’et parti~ipe à une tournée du groupe. Il revient à St Louis où doit jouer l’orchestre de Billy Eckstine, dont font partie Dizzy Gillespie et Charlie Parker. Pour quelques concerts dans la région, il s’ajoute à la section de trompettes de « Mister B » Eckstine. Dès lors, son principal objectif est de rejoindre Parker à New York. Son père ayant accepté qu’il étudie à
la Juilliard School of
Music, Miles quitte St Louis et Irene, qu’il vient d’épouser, pour s’installer non loin de la 52c Rue (1945). Il joue avec Coleman Hawkins, Benny Carter, Eddie Davis, et retrouve Bird,.qui le présente à Thelonious Monk, Gillespie – celui-ci lui conseille d’étudier aussi le piano. Après avoir enregistré avec Parker (il a dix »neuf ans), il travaille régulièrement avec lui (1946-48), puis se produit à la tête de divers groupes, dont un nonette à l’instrumentation inhabituelle (cor, trompette, trombone, tuba, saxes alto et baryton, piano, basse, batterie) – ils jouent au Royal Roost des arrangements de Gii Evans, Gerry Mulligan, John Lewis et Johnny Carisi, et enregistrent pour Capitol.• des faces qui seront réunies plus tard sous le titre « Birth Of The Cool». Paris, 1949 : en quintette, avec Tadd Dameron et Kenny Clarke, il participe au Festival international de jazz. De retour à New York, il continue de se produire avec diverses petites formations eL enregistre en compagnie des meilleurs musiciens du moment (Sarah Vaughan, Rollins, Blakey, Jackie McLean, Horace Silver, Mingus, Monk; Milt Jackson …. ) avant de former un quintette avec John Coltrane, Red Garland, Paul Chambers et Philly Joe Jones (1955-56). 1957: il enre-,. gistre à Paris, avec Barney Wilen, René Urtreger, Pierre. Michelot et Kenny Clarke, la musique du film « Ascenseur pour l’échafaud », travaille à plusieurs reprises avec l’arrangeur Gil Evans qui, jusqu’à la fin des années 60, lui organise phisieurs aventures concertantes. Parallèlement, il enregistre avec un sextette à deux saxes (Cannonball Adderley et Coltrane). Bill Evans, Wynton’ Kelly, Jimmy Cobb, Hank Mobley se succèdent auprès de lui, jusqu’à. ce qu’en 1963 il engage Herbie Hancock,. Ron Carter ecTony Williams, tandis que les saxophonistes sont George Coleman (1963-64), Sam Rivers (1964), Wayne Shorter (1964-70), Steve Grossman (1970), Dave Liebman (1972-74), Gary Hartz, Hennie Maupin, Carlos Garnett (1973), Sonny Fortune (1975). On trou¬vera aussi dans ses divers groupes un percussionniste latino-américain (Airto Moreira), de jeunes musiciens britanni¬ques issus des milieux’ de la pop music (John McLaugWin, Dave;Holland, le bassiste Jack Bruce), des virtuoses du piano .électrique (Chick Corea) et d’autres claviers électriques (Joe Zawinul), lm pianiste alors également saxophoniste (Keith Jar- rett) et, succédant à Williams, des batteurs qui alternent les polyrythmies les plus complxes et des martèlements d’une effi• cacité toute binaire (Jack DeJohnette, Billy Cobham, .. ). Puis divers problèmes, notam• ment physiques (accidents de voiture, opérations de la hanche, problèmes cardiovasculaires … ), le font s’éloigner. de la scène, alors qu’il est déjà l’un des Tares musiciens de jazz dont la popularité excède le public habituel des amateurs. _ Après quelque six ans d’une retraite entourée de mystères, ragots et anecdotes, et un absolu silence phonographique, à l’aube des an• nées 80 un Il nouveau ,» Miles envahit l’actualité du jazz,. Entouré de musiciens jeunes et I( électriques », certains parfaitement inconnus. Défilent alors à ses côtés : les. saxophonistes Bill Evans, Bob Berg, Gary Thomas, Rick Margitza, Kenny Garrett, les guitaristes Mike Stern, Barry Finnerty, John Scofield, les joueurs de claviers Robert Irving III, Adam Holz• man, les bassistes Marcus Miller (qui jouera aussi un rôle décisif de multi• instrumentiste et d’arrangeur- pour plusieurs enregistrements), Felton• Crews, Darryl JOnes, les batteurs Al Foster (qui restera plus. longtemps auprès du trompet-
Sammy Figueroa, Steve Thornton, Mino Cinelu, Marilyn Mazur … De ses anciens partenaires, seuls John McLaugh¬lin et Gil Evans seront parfois sollicités, tandis que, de plus en plus, Miles emprun• tera à la variété la plus Il mode» ses rites et ses tics, ses conditions économiques aussi, quelques-uns de ses instrumentistes, et surtout des éléments de son répertoire – chansons de Cindy Lauper, Michael Jack• son, collaboration avec Sting et, mais sans trace phonographique consistante, Prince … En juillet 1991, quelques semaines avant de mourir, il accepte de I( se retourner sur son passé» et, à Paris et Montreux, relit des œuvres aussi anciennes que Dig ou Boplicity, entouré de partenaires associés aux diverses périodes de sa vie musicale, de Jackie MeLe an à Foley McCreary.
Virtuose de la non-virtuosité, maître du silence et de l’allusion, du non-dit et de la note•fantôme, de la limite, du dérapage et de la brisure comme fondements du style, à la fois inventeur et vampire de toutes les modes qu’il a traversées, Miles Davis a réussi à éèhapper à tout étiquetage, à toute taxinomie inhérente à la fabriéation des histoires de la musique. D’emblée; à ses Débuts, il mêle des éléments jusqu’alors réputés immiscibles : tendresse, rondeur d’un Bobby Hackett, vigueur tranquille de Clark Terry, audaces harmoniques des boppers et, surtout, la décontraction, l’apparente sérénité par rapport au temps, -la non-urgence indissociable de Lester Young. Aussi, en chaque phase de son itinéraire, comme une mémoire, trace ou séquelle du blues que dans le grain du son et les méandres d’un phrasé nonchalant sa musique porte, telle une marque indélébile. Mais c’est évidemment sa sonorité, qu’il rend plus singulière encore par l’utilisation de la sourdine Harmon ou la substitution du bugle (comme Terry) à la trompette, qui reste la constante essentielle de toute son aventure: voilée, feutrée, ou plutôt embrumée dans le grave, sans vibrato, et perçante, incisive dl,ins l’aigu, elle naît et s’éteint toujours in a si/ent way (titre d’un de ses albums), car elle participe du silence, de ce silence sans quoi la musique de Davis ne saurait exister. – P.C.
Avec Parker: Bi/lies Bounce (1945), Milestone (1947); Venus De Milo (1949), Blue Room (1951), Tune Up (1953), Bags’ Groove (1954), – ‘Round About Midnight (1956), « Miles Ahead » (1957),« Porgy And Bess» (1958), Concierto De Aranjuez (1959), So What (1961), Corcovado (1962), Milestones (Antibes, 1963), E.S.P. (1964), Freedom Jazz Dance (1966), Riot (1967), « Bitches Brew » (1969), « Miles At Fillmore» (1970), «Agharta» (1975), Star People (1983), Time After Time (1985), « Tutu» (1.998877),
« Doo-Bop» (1991).
Miles DAVIS – CHRONOLOGIE
1926 25
mai Naissance de Miles Dewey Davis Jr à Alto (Illinois). 1927 La famille Davis s’installe à East Saint-Louis.
1939 Pour son anniversaire, son père lui offre une trompette, dont il apprend à jouer avec Elwood Buchanan.
1943-44 Il fait partie des Blus Devils d’Eddie Randall. Il rencontre le trompettiste Clark Terry. 1944 11 est diplômé de
la Lincoln High School. Il devient l’un des Six Brown Cats d’Adam Lambert. Irene, sa première femme, lui donne une fille Cheryl. Il joue dans l’orchestre de Billy Eckstine avec Dizzy Gillespie et Charlie Parker. Son père ayant accepté qu’il étu¬die à
la Juilliard School of Music, il part s’installer près de la 52′ Rue. 11 reu’ouve Gillespie mais recherche toujours Bird qu’il finit par dénicher au Heatwave.
1945 Bird le présente à Thelo¬nious Monk. Il joue avec Fats Navarro,]]. Johnson, Max Roach, Freddie Webster, Billie Holiday, Coleman Hawkins … En mai, sa première séance d’enregistrement avec le saxophoniste Herbie Fields et le chanteur Rubberlegs WiUiams.
II est engagé au Three Deuces au sein d’un groupe comprenant Bird, Al Haig, Curley Russell et Roach (ou Stan Levey).
1946-48 11 u’availle avec Charlie Parker. Il quitte Juilliard et retourne à Saint-Louis. New York: il joue au Royal Roost.
1949 Fait partie du Ail Stars Band. Il participe au Festival de jazz de Paris. 11 rencontre Juliette Gréco, Jean-Paul Sartre et Pablo Picasso. De retour à New York, il enU’e dans l’orchestre d’Oscar Pettiford. Il commence de se droguer. 1950 Il joue à l’Audubon Ballroom avcc Sonny Rollins John Coltrane et Art Blakey. Il accompagne Sarah Vaughan. Il joue à l’Onyx avec Bud Powell, Sonny Stitt, Wardell Gray et Blakey. Naissance de Miles N. De retour à New York, il retrouve l’orchestre de Billy Eckstine qui part pour Los Angeles. Première arres¬tation pour usage de stupéfiants. 1951 Janvier: il prend part à trois séances, une avec Bird, une sous son nom pour Prestige, et une (au piano ‘) avec Sonny Rollins. Enregistre avec Lee Konitz, George Russel et Roach pour Prestige.
1952 Son père le ramène à East Saint-Louis pour essayer de le désintoxiquer. Premier enregistrement pour Blue Note.
1953 Un disque pour Prestige avec Rollins et Parker. 11 joue au Birdland. Il part pour
la Californie avec Roach et Mingus. Rencontre Frances Taylor, qui sera sa première épouse. Il retourne à East Saint-Louis pour une nouvelle tentative de désintoxication. Part pour Detroit où il joue avec Elvin Jones.
1954 Retour à New York. les sessions Capitol de 49-50 sont rééditées en un album intitulé «Birth Of The Cool». 24 décembre: il entre en studio avec Thelonious Monk, Milt Jackson, Kenny Clarke et Percy Heath.
1955-56 Pour remplacer Rollins, il fait appel à John Gilmore. Il se produit à la tête d’un quintette composé de Coltrane, Red Garland, Paul Chambers et Philly Joe Jones. «’Round about Midnight» pour Columbia et «Blue Moods» pour Debut, la compagnie de Mingus. Il participe au premier festival de Newport. Découvre Cannonball Adderley.
1956 Première opération du larynx. «Workin’», «Steamin’», «Relax.in’» et «Cookin’» avec le Miles Davis Quintet. Il participe à une tournée en Europe avec René Uru’eger, Pierre Michelot et Christian Garros.
1957 Il travaille avec Gil Evans et enregistre «Miles Allead ». Pour succéder à Coltrane, il fait appel à Rollins puis Bobby Jaspar. A Paris, il enregistre là musique du fllm Ascenseur pozw l’échafaud. 1958 Disque «Porgy and Bess» avec Gil Evans. Pour Blue Note, il participe au «Somethin’ Else» de Cannonball Adderley et au «Legrand Jazz» de Michel Legrand.
1959 «Kind of Elue». Adderley quitte le groupe en septembre. Le trompettiste est victime de violences policières.
1960 Avec Gil Evans, Concierto de Aranjuez de J oaquin Rodrigo. 1961 «Someday My Prince Will Come».
1962 Enregisu’e« Quiet Nights» avec Vic Feldman et Frank Butler, mais en désapprouvera par la suite la publication.
1963 Engage Herbie Hancock, Rou Carter, Tony Williams et George Coleman. Enregistrement de «Seven Steps to Heaven ».
1964 Le saxophoniste du quintette sera pendant six ans Wayne Shorter. Premier disque du nouveau quintette «Live in Berlin». Le quintette joue au Plugg’ed Nickel de Chicago comme en témoigne un coffret de 8 CD. 1967 Enregistre «Nefertiti ». Rencontre Cecily Tyson dont le portrait illustrera la pochette de «Sorcerer». A la fin de l’année, il rencontre Betty Mabry, future Betty Davis.
1968 «Filles du Kilimandjaro», pour lequel il réunit Hancock, Chick Corea, Dave Holland et développe l’instrumentation électrique .
1969 «ln a Silent Way». «Bitches Brew» est une réussite commerciale.
1970 Enregistre Guinncvre composé par David Crosby. Shorter est remplacé par Steve Grossman. Concerts à San Francisco et New York. Il participe à l’enregistre¬ment de Wc Shall Overcome de Louis Armstrong, et au festival de l’île de Wight. Musique du film Jack Johnson.
1972 L’album «On the Corner» est un échec commercial.
1975 Disques «Agharta», «Pan¬gea». 1981 «The Man with the Horn»
marque son retour après six ans d’absence.
1982 «We WantMiJes». 1983 «Star People»: Gil Evans assiste à l’enregistrement …
1984 … et arrange le blues That’s Right sur «Decoy».
1985 «You’re Under Arrest» sera son dernier disque pour Columbia. Miles participe à l’album «Sun City» contre l’apartheid.
1986 Il enregistre, aux côtés de Marcus Millet, l’album «Tutu» pour Warner Bras. Prince lui compose un morceau pOllr l’occasion, resté inédit.
1987 Kenny Garrett intègre sa formation. Le ténor Gary Thomas y fait un court séjour.
1988 Diverses apparitions au sein de différents formations «pop»:
Cameo, Scritti Politti, Chaka Khan. Au nouvel an, il rejoint Prince sur scène à Minneapolis. 1989 «Amandla».
1990 Enregistre un titre avec la chanteuse Shirley Horn. Participe à la musique du film Hot Spot de Dennis Hopper, en compagnie de John Lee Hooker.
1991 Concerts« historiques» du 8 juillet à Montreux et du 1 0 à Paris. Il meurt le 2 8 septembre à Los Angeles des suites d’une pneumonie.
Mano Radio Caraïbes
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