( 20 mars, 1990 )

Honoré Coppet -Décédé

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 Honoré Coppet -Décédé

d’affilée. C’est le 16 mai 1910 que vient au monde Honoré Boniface Coppet sur la commune du Vauclin à
la Martinique, au sein d’une fratrie qui comportera cinq frères et deux sœurs, tous doués pour la musique. Le jeune garçon s’initie à la flûte, commence il jouer dans les bals du Vauclin, et se prend de passion pour la clarinette grâce à un oncle, Céna Galion, qui exploitait un manège de chevaux de bois et en assurait l’animation musicale au moyen de cet instrument. À l’âge de quinze ans, Honoré s’achète une clarinette d’occasion au magasin Som peyrac de Fort-de-France avec l’argent économisé en travaillant comme peintre en bâtiment. Sans l’aide d’aucun professeur, il étudie sans relâche pour trouver la technique de l’instrument et se perfectionner. Honoré Coppet aura l’occasion de voir et d’entendre une seule fois Alexandre Stellio dans sa vie, lors d’une représentation du cirque Urrutia sur la savane de Fort-de-France en 1925. Ce souvenir l’a profondément marqué. Mais c’est le tromboniste Archange Saint Hilaire, revenu de Paris peu après y être parti avec Stellio en 1929, qui assurera

véritablement sa formation musicale et lui apprendra le style de clarinette du maestro par l’écoute de ses disques. C’est aussi dans l’orchestre d’Archange Saint-Hilaire qu’Honoré commencera à se produire professionnellement en 1934 au « Central Dancing », sur le boulevard Allègre qui longe le canal Levassor à Fort-de-France. Sur ce même boulevard se trouvaient deux autres salles de bal : le « Select Tango » et le « Palais Schoelcher » où Honoré jouera également. En 1935, il fait partie du « Caraib’s Jazz » de Frantz Blérald, l’un des trois orchestres qui animèrent à Forl-de-France la célébration du Tricentenaire du rattachement des Antilles à
la France. Les deux autres orchestres étaient le « Bagoe’s Hot Jazz » d’Anderson Bagoé el le « De’:s Jazz Biguine » d’Eugène Delouche. Après la fin de la guerre mondiale, lIonoré ouvre il Fort-de-France son propre dancing baptisé le « 103″ car situé à ce numéro-là de la rue Brithmer (aujourd’hui avenue Jean-Jaurès), dans le quarlier des Terres-Sainville. iI y joue avec son frère Saxophoniste Barel Anatole Coppel, rentré de Guadeloupe où il avait suivi sa sœur en 1934, ainsi qu’avec le pianiste Jude Marlet à ses débuts. Les deux frères obtiennent un vif succès lors du carnaval de 1947 à Fort-de-France. C’est alors qu’Asson Courreur, un ami installé à Paris, les persuade d’aller tenter leur chance de l’autre côté de l’Atlantique. Honoré vend tous ses biens et s’embarque sur le « Flandres », accompagné de sa femme et de Barel âgé de 27 ans. Arrivés à Paris le 10 avril 1947, les deux frères travaillent d’abord dans un bal de la rue Poissonnière et font des apparitions à la brasserie de
la Cigale. Au bout d’un mois, ils forment un petit orchestre comprenant le pianiste Louis Jean-Alphonse et le tromboniste Pierre Rassin, et trouvent leur premier engagement à  »
La Boule d’Or », 10 rue Plumet dans le 15′ arrondissement. C’est à leur instigation que le patron de ce bal musette, situé à quelques pas du bal nègre du 33 de la rue Blomet, décide de le reconvertir, le samedi et le dimanche, en bal antillais. Le Blomet, quant à lui, était animé à ce moment-là par le clarinettiste guadeloupéen Louis Mogère. Les deux musiciens ne vont pas tarder à se faire une concurrence tout amicale, les clients naviguant de l’un à l’autre établissement. Quelques mois plus tard, fin 1947, les deux bals s’échangent leurs orchestres. Loulou Mogère vient à
la Boule d’Or et Honoré Coppet rejoint le Bal Blomet tandis que Barel préfère suivre un autre chemin en intégrant l’orchestre de Pierre Louiss. C’est alors qu’Honoré retrouve à Paris Edmond Gisquet, directeur de l’école communale du Vauclin où il avait fait ses études primaires. Celui-ci, enchanté par le talent de son ancien élève, va trouver la maison ODÉON et réussit à la convaincre de graver les premiers disques d’Honoré Coppet en mars 1948. Outre le clarinettiste chef d’orchestre, la formation ne comprend que trois autres musiciens: le pianiste Louis Jean-Alphonse, le contrebassiste Martiniquais Fréjus Mauvois (1917-2002) et le batteur Orphélien (1902-1972) qui avait fait partie de l’orchestre de Stellio en 1929. C’est un véritable feu d’artifice de clarinette créole qu’Honoré Coppet nous livre là. Avec sa sonorité si particulière obtenue par une façon peu banale de pincer le bec de l’instrument, à la limite du décrochage, 

Honoré nous enlève par l’ardeur et l’émotion qu’il porte en lui. Infatigable dans ses improvisations, animé d’une vitalité débordante et d’un enthousiasme communicatif, il est dans la pleine possession de ses moyens, imposant sa cadence à tout l’orchestre de la première à la dernière mesure. C’est à peine s’il laisse le loisir de prendre un chorus au Pianiste qui, probablement stimulé par tant de fougue, donne là aussi le meilleur de lui-même, tous deux appuyés du soutien discret de la batterie et de celui, souple et moelleux, de la contrebasse. Pour la petite histoire, relevons letrait humoristique du jeu de mots créole « NOUS ASSOU MULETS » interprété par Fréjus Mauvois. Faisant allusion à la loi sur la départementalisation votée exactement deux ans plus tôt, le chanteur se demande avec ironie ce qui a changé dans la vie des Antillais depuis qu’ils ont acquis le statut d »’assimilés ». Quant à « AH ! GUIAB
LA DEHOR
 ! », c’est l’adaptation d’un très vieil air de carnaval chanté le jour du mardi-gras quand les diables en habit rouge scintillant de miroirs, masqués et parés de cornes menaçantes, fouettant l’air de leur longue queue avant de la faire claquer sur le sol, déferlent dans les rues pour effrayer les enfants. Honoré Coppet restera trois ans au bal Biome!. En mars 1950, il est engagé aux « Triolets Antillais », 33 rue de Montreuil. C’est son frère Barel qui lui succède au Blomet où il jouera durant onze ans sans interruption, jusqu’en 1961. Honoré passe ensuite au « Bikini », 67 avenue du Maine. En 1958, un musicien africain qui avait monté un orchestre à Paris lui propose d’en devenir le chef pour le présenter en Guinée, pays qui venait d’accéder à son indépendance. Parti avec un contrat d’un mois et demi, Honoré Coppet séjournera plus de dix ans en Afrique, d’abord en Guinée où il crée une école de musique, puis au Sénégal où il anime une boîte de nuit dénommée « Le C.F.A. ». Rentré à Paris durant l’hiver exceptionnellement froid de 1968, Honoré n’y reste que quelques jours et repart illico vers son île
la Martinique qu’il retrouve en janvier 1969. Il ne la quittera plus dès lors. Il y exercera la profession de professeur de musique au SERMAC (Service Municipal d’Action Culturelle) de Fort-de-France et continuera de se produire à la clarinette et au saxophone alto dans des formations locales jusqu’à sa mort survenue le 20 mars 1990 dans la commune du Lamentin où il habitait. Ce résumé serait incomplet si l’on omettajt de dire que l’homme était à l’image de sa musique: généreux, chaleureux, enthousiaste, franc, sincère, direct, sans aucun artifice. D’une simplicité et d’une modestie il toute épreuve, Honoré Coppet réservait le meilleur accueil aux mélomanes qui lui rendaient visite dans sa maison martiniquaise du quartier de Californie. C’était pour lui un immense bonheur, en compagnie de sa femme Jeannine, de les inviter il sa table et de leur faire

partager son ;amour de la musique.

Jean -Pierre MEUNIER

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( 20 mars, 1990 )

HONORÉ COPPET-Décédé

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 HONORÉ COPPET-Décédé

HONORÉ COPPET (1910-1990)

Honoré Coppet est né au Vauclin dans une famille de 7 enfants, tous doués pour la musique. Il apprend d’abord la flûte, puis la clarinette grâce à un oncle qui exploitait un manège de chevaux de bois. Il commence à se produire professionnellement à Fort-de-France dans l’orchestre du tromboniste Archange Saint-Hilaire qui l’aide à retrouver le style de clarinette de Stellio.

En 1935, Honoré joue dans le « Caraïb’s Jazz » de Frantz Blérald lors des fêtes du Tricentenaire à Fort-de-France. Après la fin de la guerre, il anime un bal réputé dans le quartier des Terres-Sainville, avec son frère cadet Barel Coppet au saxophone. Leur orchestre obtient un vif succès lors du carnaval 1947, ce qui les décide à tenter leur chance à Paris où ils arrivent ensemble en avril 1947. En compagnie du tromboniste Pierre Rassin et du pianiste Louis Jean-Alphonse, ils trouvent leur premier engagement à « La Boule d’Or », un bal antillais du 15ème arrondissement. Honoré Coppet travaille ensuite au Bal Blomet durant trois ans, période au cours de laquelle il grave ses premiers disques.

En mars 1950, il est engagé aux « Triolets Antillais », rue de Montreuil, puis il anime un autre bal antillais : « Le Bikini », avenue du Maine. En 1958, on lui propose la direction d’un orchestre en Afrique. Honoré Coppet y séjournera 10 ans, d’abord en Guinée où il crée une école de musique puis à Dakar au Sénégal où il joue dans un cabaret-dancing nommé « Le CFA ». Revenu à la Martinique en janvier 1969, il y enseignera la musique jusqu’à sa mort survenue le 20 mars 1990.

Figure emblématique de la clarinette créole, Honoré Coppet est par son éloquence, son lyrisme, sa sonorité incisive à fleur de peau, l’un des plus proches disciples de Stellio.

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