( 18 mai, 1985 )

NEMOURS JEAN BAPTISTE-Décédé

nemourhhhhh.jpg

 NEMOURS JEAN BAPTISTE-Décédé

Biographies
Nemours Jean-Baptiste
Né le 2 février 1918 à Port-au-Prince, décédé le 18 mai 1985 à Port-au-Prince.

Musicien créatif, chef d’orchestre, compositeur. C’est aussi l’inventeur patenté du « Konpa dirèk », le rythme urbain, contemporain le plus célèbre du terroir.

Nemours est sans doute la figure la plus emblématique, la plus adulée et, aussi la plus controversée de la musique haïtienne moderne. Et pourtant, comme tous les grands de toutes les époques et de partout; il n’avait qu’une idée, faire de la musique. Et même s’il s’est révélé parmi les plus doués de sa génération, il sera ainsi dans la foulée d’une pléiade d’innovateurs. Il est aussi le baroudeur chargé de déblayer le terrain pour se placer impérialement à l’avant-garde d’une époque sans précédent, d’où il a su mettre en oeuvre son génie pour gratifier du « konpa dirèk », le plus dansé des rythmes urbains du terroir.

Ainsi différemment des: Chuck Berry, Little Richard etc.., ces initiateurs du rock & roll qui se sont fait approprier de leur invention, Nemours lui-même assuma la responsabilité de sa progéniture dès les premiers balbutiements. Même si son impact fut aussi minimisé par ses compétiteurs de l’époque, jaloux sûrement qu’il leur ait volé la vedette; cherchant même à confondre astucieusement le public sur la vraie origine du « compas-driver ». Durant la deuxième décennie du 20e siècle, un nouveau roi naquit à la rue des Fronts Forts. Quartier d’anciens combattants, chevaliers sans peur, sambas et simbies, conquérants et aspirants. Et d’un pionnier de souche, en effet l’ombre de Mr François Guignard, maître musicien, domine le voisinage du petit Nemours. Car entre ses multiples responsabilités familiales, « Père Guignard » s’attale aussi à la revalorisation de la musique de climat, avec son groupe bastringue. C’est encore un instructeur scrupuleux, musicien polyvalent et un initiateur d’envergure qui fabrique un petit banjo, qu’un seul gosse de la cour a eu l’audace de jouer. C’est Nemours, proche ami de son fils aîné Félix « Féfé » Guignard.

Son père cordonnier travaille pour l’éduquer en compagnie de son frère Monfort et de sa soeur Altagrace. Entre temps, l’adolescent Nemours s’applique aux études et pratique occasionnellement le métier de coiffeur. Tout en continuant avec « Féfé » un duo de trouvères, doté de banjo et d’accordéon qui s’en va sérénader différends recoins du pays. Il continue à traîner dans l’entourage du “Jazz Guignard” attendant son heure, où il côtoie copieusement le guitariste Antoine Duverger, le saxophoniste Victor Flambert et des proches comme Antoine St Armant et Chadavoine. Ses randonnées buissonnières l’emmènent aussi aux Cayes dans un bref « stint » avec le groupe de Barrateau Destinoble pour lequel il gratte les cordes. Il en profite sous le contrôle de ce dernier de continuer à familiariser avec le sax. Sa première initiative personnelle fut le “Trio Anacaona” avec lequel il prouve sa capacité de « strings man » (homme des cordes »). Mais déjà, il est plus intéressé à se montrer en souffleur, avec la possibilité de se mettre en vedette et d’être mieux rémunéré. L’occasion se présenta lorsqu’il est appelé à rallier l’ “Orchestre Atomique” avec son meneur le claviériste Robert Camille et son chanteur-vedette Joe « Atomik » Lavaud.

Malgré tout, il finit par s’imposer en maestro et, pour n’en vouloir faire qu’a sa tête, il est éjecté du groupe par un noyau constitué de son frère, le contrebassiste Monfort, sous la menée du trompettiste Kesnel Hall. Cette affaire tourna au chaud, lorsque,sous la demande d’un tribunal, le maestro novice rendit le sax alto qu’il avait confisqué. Amer, il s’en va former l’“Atomique Junior”. D’un coup, pistonné par Issa El Saieh, il atterrit dans l’“Orchestre Citadelle” dont il finit par abdiquer le contrôle. Inassouvi, il recrute Gérard Dupervil (voix et piston), son jeune protégé Wébert Sicot (sax, trombone) et entre autres, le superlatif Antalcidas Murat dans son fameux “Conjunto Internacional“, dans l’exploration des couleurs afrolationes.

Mais on est en plein coeur de l’épopée indigéniste et le groupe éclata après le désistement collectif dont fut responsable son grand ami Antalcidas Oréus Murat. Dès cet instant, il promit de faire des vagues à Antal et aussi à Saint Aude qui le lui a chipé pour le compte du “Jazz des Jeunes“. A l’étape subséquente, il s’associe à Jean Numarque, propriétaire de boite de nuits et homme-orchestre à ses heures, qui lui offre un cadre attrayant à Kenscoff, pour expérimenter de nouvelles approches. A ce carrefour, il se sert de Frank Briol, Julien Paul, Louis Lahens, Walter Thadal, les Frères Mozart et Kretzer Duroseau etc. Mais le succès ne se fait pas attendre et Nurmarque inaugure un nouveau night club à Mariani baptisé « Aux calebasses » avec son plafond au décor bucolique, fait de « calebasses » multicolorées, qui devint le fief du chef d’orchestre autodidacte, et d’un maestro désormais conquérant. Il y installe son “ Ensemble aux calebasses” déjà à l’entame de quelques flots.

Ce fut donc la conquête du  » danse kare » une variante de l’ancien carabinier, (cher au fondateur de la patrie), mué en méringue, à laquelle Nemours apporta d’autres innovations que les fans appelèrent tout simplement “rythme aux calebasses“. Mais qui ne fut rien d’autre que les premiers balbutiements du konpa dirèk. Nouveau rythme trépidant qui alla déboucher sur une symbiose du tempo ternaire de souche autochtone. Une meringue syncopée à subdivision binaire, d’orientation simplifiée, dite “une-deux“, sans aucune autre interférence d’une troisième mesure. La désignation de ce vocable pour identifier ce rythme fut pour la première fois utilisé par le trompettiste René Diogène venait consulter, concernant une partition difficile à appréhender. C’est alors que Nemours qui était présent, se vanta de sa nouvelle formule qui n’avait rien de compliqué, avec son utilisation du tambour, comme vecteur moteur. Diogène répliqua: toi tu n’a pas à t’en faire, tu ne joues que du « compas ». Ce que le maestro allait lui-même apprécier, en adoptant ce nom sur le champ. Autre innovation de Nemours: l’introduction du « Gong ». A la manière de la Grosse Caisse de musique bastringue par voie martiale. Il servait au découpage du tempo, le modifiant chaque fois qu’il tombait dans l’ornière. Tandis que le tambour exprimait la conception rythmique. L’identification tonale du 5/3, sans coda.

Nemours fut aussi le premier à intégrer les instruments amplifiés, dont la basse et guitare électriques, jamais encore utilisées dans le music hall local. Au lieu de célébrer ses innovations, ses concurrents le taxèrent d’imposteur. Mais, continuant allègrement son chemin, le maestro n’en démordit point, il était convaincu d’avoir trouvé les formules d’un public qui lui sut gré d’avoir livré la marchandise au moment opportun. En effet, dès 1955, le konpa était lancé à la conquête de toutes les couches sociales du pays. Entre-temps c’est la rupture avec Jean Numarque, et le maestro introduit pour la première fois son ensemble le 29 juillet 1955, sur la place Ste Anne. Flanqué de Kretzer, Mozart, Richard Duroseau Thadal, Tallès, Briol, R. Gaspard, Domingue, Napoléon, D. Boston, Lahens, P. Blain etc… Cependant, comme tout nouveau conquérant, il était sans cesse en butte aux assauts des compétiteurs. D’abord le “Jazz des Jeunes” qu’il avait lui même antagonisé parce que la bande à Saint Aude était d’un niveau supérieur, comme le ghota de la polyrythmie locale. Dans un répertoire constitué de: raboday, mayi yanvalou, pétro, banda, meringue, congo, boléro. Ainsi que dans des excursions exotiques. Puis de Wébert Sicot qui l’attaqua en premier, en voulant profiter lui même du momentum qui allait faire du konpa dirèk la vague dominante.

Contrairement à ce qu’avanceront les puristes, l’émergence du konpa fut une percée positive à une époque où la scène musicale haïtienne regorgeait de talents. Une abondance de grands musiciens et de groupes, tel le “Jazz des Jeunes“, explorait les richesses des rythmes ancestraux. Ainsi que d’autres groupes d’envergure comme: Le Riviera, El Rancho, Citadelle, El Saieh etc., qui rayonnaient d’excellence. Le konpa de Nemours vint freiner la vogue des musiques cubaines et dominicaines, toutes équipés de leur armada moderne qu’on dansait sans coup férir dans les salons. Car à l’époque, les groupes locaux n’enregistraient presque pas, alors que s’écoulaient sur le marché local, les vinyls, 78 et 33 tours des groupes latins divers tels: “La Sonora Matancera, Perez Prado, Celia Cruz le “Tipico Cibeano” de Angel Viloria avec son fandango; qui résonnaient des phonographes ou « pick ups » dominateurs des bals privés. Rejetant toute imitation servile, Nemours est allé au delà du folklorisme, avec une inclinaison marquée pour le show-business.

Une approche similaire à celle qui se dessinait à la même époque aux Etats-Unis où le rock & roll faisait ombrage aux tendances: jazz, soul, be-bop, blues etc. Ainsi, Nemours, musicien et compositeur de flair, multi-instrumentiste et showman, a vite compris tout cela, et bien mieux que personne. Il endigua le flot de paramètres d’outre-mer et, relégua à l’arrière-scène les meilleurs musiciens du moment. Comme saxophoniste, même s’il n’est pas de la catégorie des virtuoses, il se permettait quand même de longs solos, avec son sax ténor. Son jeu basé sur la justesse et la fluidité du tempo avec, de surcroît, les accommodements essentiels d’un apport mélodique et rythmique firent de lui un maestro et arrangeur complet.

Trainant allègrement, même à l’extérieur, il fit du konpa un rythme à part entière, au même titre que les multiples rythmes d’Haïti. Après avoir régné durant un lustre avec son orchestre, Nemours devait faire face dès la fin des années 1960, à la montée des mini-jazz, qui éventuellement lui ravirent son public jeunot. Ayant eu administré ce revers au “Jazz des Jeunes“, il savait plus que personne ce que c’était que d’être talonné par une nouvelle génération. IL l’avait d’ailleurs déclaré à Wagner Lalanne: « l’essentiel, c’est de savoir se retirer à temps ». Plutôt que de se faire emporter par la vague mini, il décida de s’expatrier à New York en 1969. Aux « States », il trouva une communauté en gestation, où Raymond et Wébert Sicot, Raoul Guillaume (en exil) les Duroseau: Mozart et Richard etc., avaient déjà fait leur nid. Il forma un combo qui fit les délices de ses anciens admirateurs immigrés et exilés. Notamment, au club « Casa Boriquen » de Brooklyn et « Casa Caribe » à Manhattan.

Il revint immédiatement au pays, usé, livré à lui-même, la vue endommagée. Il essaya tant bien que mal de reconstituer un groupe sous le nom de « Super combo », et se payait même le luxe d’un ultime succès avec le Marceau “Gason nou nan ka“. Mais ce ne fut pas le même enthousiasme chez les adeptes, et les sérieux problèmes économiques dûs à l’absence d’un système de retraite ou d’assurance, n’étaient pas pour arranger les choses. Quelques compatriotes essayèrent d’établir une souscription à son nom, dans le but de l’aider à couvrir les frais d’une intervention chirurgicale à l’étranger. Son ami et compétiteur des jours de gloire, Wébert Sicot, avec lequel il produisit un dernier album: « Union », l’accompagna dans cette dernière tentative de restaurer sa vision. Il finit néanmoins par sombrer dans la cécité. Ce monument de la musique haïtienne connut une fin marquée par les privations. La commercialisation de ses innombrables oeuvres aurait dû lui assurer une retraite paisible dénuée de tout souci matériel.

Hélas, ce compositeur prolifique a été littéralement pillé: groupe et artistes dominicains et porto-ricains ont interprété ses compositions, et la plupart n’ont même pas eu la décence de les lui accréditer. En léguant le konpa dirèk, Nemours traça un chemin qui l’a amené dans la légende de la musique nationale par la grande porte. A l’instar d’un Occilus Jeanty, le père de l’écriture orchestrale haïtienne, d’un A. Bruno, d’un J. Elie, ou encore d’un F. Guignard, d’un Saieh, d’un AntalCidas etc, il a été à la source de l’authenticité, de l’originalité et de la renaissance des rythmes natifs. Parmi tous ces géants qui ont montré la voie, Nemours fut l’un des plus déterminants.

Il apporta à la musique haitienne tant de décontraction, d’intelligence et de facilité que du moment où il apparut avec sa « marque déposée », il a été le plus calqué, le plus suivi de son époque. Pour avoir inventé la grandeur, le style et une identification musicale ambiante du terroir, il demeure un innovateur hors-pair, l’architecte du rythme urbain le plus populaire d’Haïti.
0 CommentairesPosté le 22 Mar 2008 par roroli
—–

Image de prévisualisation YouTube

  ————

Mano Radio Caraïbes 

http://www.manoradiocaraibes.com     

http://manoretro.unblog.fr/    

http://emission.unblog.fr/    

martel.loutoby@orange.fr    

http://fr-fr.facebook.com/ 

 http://martelkapale.unblog.fr/     

Portable:0696919145 

Portable:0696840553 

( 13 mai, 1985 )

Ti Manno – Décédé

  ti20manno.jpg 

Ti Manno – Décédé
 

 Ti Manno

Antoine Rossini Jean Baptiste ( dit Ti Manno ) Né à la cité de l’indépendance (Gonaives) Le 1-juin -1953

Décédé Le 13 Mai 1985 à New …
————–

Image de prévisualisation YouTube

Antoine Rossini Jean Baptiste, plus connu sous le sobriquet Ti Manno, demeure indiscutablement l’un des plus légendaires chanteurs de toute l’histoire de la musique haïtienne. Plus de 20 ans après sa mort, son nom est toujours évoqué avec vénération et fascination tant par les mordus du compas que par les musicologues avertis qui n’ont cessé de voir en lui un modèle inégalable, un visionnaire, un artiste patriote doué d’un talent et d’un charisme hors pair.

Durant sa carrière musicale émaillée de succès, il avait prêté sa voix envoûtante à divers groupes dont « Volo-Volo », « Astros » de New York, « D.P. Express » avant de former son propre groupe, Gemini All Stars où il a montré toute la plénitude de son génie. Plusieurs de ses compositions étaient le fruit de son imagination abondante. Ce sont avant tout des chansons lyriques où il exprimait son état d’âme sur des thèmes variés et profondément humains, tels l’amour, la justice, la liberté, le mal-être, l’exclusion, l’espoir.

Apôtre de la contestation, sa musique s’était démarquée du cachet à l’eau de rose à l’époque. Elle témoignait d’un engagement sans bornes à la cause de la justice et de la liberté. « Changer l’homme, changer la vie », ces deux phrases résument le but du combat que menait Timanno dans le contexte difficile de la dictature duvaliérienne. Il en faisait sa raison de vivre, sa raison d’être même. A travers des textes d’une belle facture comme « Lajan », « Exploitation » « Asamm », « Nèg kont nèg », « Sort du tiers monde », « Maryaj interè », « Korije… », le samba s’insurgeait contre les tares politico-socioculturelles qui gangrenaient la société de son temps tout en appelant à un changement de mentalité pour une Haïti régénérée. 

Dans « Exploitation », chant au titre combien évocateur, Timanno dénonçait l’exploitation de l’homme par l’homme. Il plaidait pour la disparition des inégalités au sein de notre communauté tout en conviant les différentes couches de la société à la concorde. « Egalite, fwatènite, sesa pou nou obsève / pou la vil fè youn sèl ak lakanpay ». Sa voix s’était également élevée contre le harcèlement sexuel dont étaient victimes souvent les femmes dans le milieu du travail. « Gen youn seri de patwon se pa konesans yap cheche se pito youn moun pou satisfè santiman yo / yo mande yo fè over time, over time tounen over all… Gade misè fanm ap pase poul travay o Bon Dye ! mesye lanmou pa dwo rantre nan afè travay » Une réalité amère encore actuelle de nos jours, malheureusement. Et « nan danje » laisse transparaître une vive explosion d’indignation contre les traitements infligés aux émigrés haïtiens aux Etats-Unis, en Colombie, au Pérou, au Venezuela, aux Bahamas, en Bolivie, etc…Ceux-ci utilisent le fait qu’Haïti est pauvre pour nous isoler et nous humilier. « yo pran misè peyi nou fèl sèvi de jouman / toupatou kote nou pase yo choute nou ak kout piye / sa te fèm mal lóm gade ayisyen blan nan sevis imigwasyon tap fè chyen devore ». Des pays qui devaient pourtant se montrer plus cléments à l’égard de nos compatriotes se rappelant la contribution d’Haïti à leur libération ou à leur indépendance. Il est a noter que ce texte a inspiré deux anthropologues américains Nina Glick-Schiller et Georges Fouron dans un article publié dans l’Américan Ethnologist en 1990 : « Timanno et l’émergence d’une identité nationale ».

Dans ce contexte, il mettait en garde les Haïtiens qui fuyaient le pays sur des embarcations de fortune en quête d’un bien-être vers des cieux où ils n’étaient jamais les bienvenus (Cantè).

C’est par patriotisme autant que par humanisme que Timanno a composé « SIDA » en vue de la défense des Haïtiens accusés dans un esprit d’haïtianophobie de « porteurs de sida». Et le texte d’Ansy Dérose « FDA wanraje », qui a poussé des millions d’Haïtiens à gagner les rues de Brooklyn le 20 Avril 1990 pour protester contre les menées discriminatoires à travers la Food and Drug Administration, se situe dans le même objectif.

L’amour de la patrie inspirait à Timanno « David », un texte d’un lyrisme touchant à un moment où Haïti vivait sous la menace d’un ouragan dévastateur, David. A la jeunesse haïtienne qu’il aimait tant, il lançait un vibrant appel afin de la détourner des vices et de la réussite facile « ti jèn jan kap etidye / fók nou pa dekouraje se sèvo nou ki paspó nou lajan se supèfli… » (Lajan)

24 ans après que les yeux du trouvère furent éteints, le 13 mai 1985 à l’Hôpital Saint Luke à Manhattan, on gardera toujours de lui le souvenir d’un ardent apôtre de la résistance, d’un éveilleur de conscience qui s’était présenté à la barre au côté de bien d’autres, comme témoin à charge dans le procès d’une société infecte, macoutisée, où régnaient la loi du plus fort, et où vol, corruption s’érigeaient en valeur. Il chantait tout haut ce que les autres murmuraient tout bas. Porte-parole de sa génération, il gravissait les podiums pour chanter les souffrances et les misères de bon nombre d’entre nous, espérant que ces chansons pourraient frayer les chemins menant vers l’égalité, la justice et le bonheur pour tous. En ce sens, le chanteur Timanno est immortel, car ces textes remplissent l’espace de notre temps pour interroger notre conscience et parler à nos cœurs.

Antoine Junior et Schultz Laurent Junior
————

Mano Radio Caraïbes 

http://www.manoradiocaraibes.com     

http://manoretro.unblog.fr/    

http://emission.unblog.fr/    

martel.loutoby@orange.fr    

http://fr-fr.facebook.com/ 

 http://martelkapale.unblog.fr/ 

Portable:0696919145 

Portable:0696840553

|