MAURICE NOIRAN-Décédé
MAURICE NOIRAN-Décédé
MAURICE NOIRAN (1912-1978)
Maurice Noiran est initié à la clarinette à l’âge de quinze ans par un vétéran, Marcel Clodomir. Émule de Stellio, il acquiert rapidement la pleine maîtrise du style traditionnel martiniquais.
À la fin de l’année 1928, à la mort de ses parents, il part en Guadeloupe, décidé à faire son métier de la musique. Maurice Noiran joue pendant deux ans dans l’orchestre de Roger Fanfant puis il intègre l’orchestre « Tommy’s Jazz » des frères Martial avec lesquels il arrive à Paris en novembre 1931. Dans les premiers mois de 1932, il se produit à la Boule Blanche en alternance avec Stellio puis il s’arrête un an pour faire son service militaire. Il réintègre ensuite l’orchestre dont Claude Martial avait pris la direction après la mort de son frère Tom.
À partir de 1935, Noiran est un régulier du Bal Blomet et il enregistre plusieurs disques avec le pianiste martiniquais Louis Jean-Alphonse. Fait prisonnier par les Allemands en 1940, il passera près de cinq années en captivité. À la Libération, il reprend sa place de musicien au Bal Blomet avec Jean-Alphonse avant d’être engagé en 1946 dans l’orchestre de Sam Castendet, à la « Canne à Sucre » puis au « Fort-de-France », jusqu’en 1952. Maurice Noiran était aussi un habile saxophoniste ténor qui fit partie de l’orchestre de jazz du trompettiste américain Jack Butler à La Cigale en 1953-54, et de l’orchestre cubain d’Oscar Calle de 1954 jusqu’au début des années 60.
Clarinettiste bouleversant par son expressivité, la sensibilité de ses nuances et sa magnifique sonorité, c’est Noiran qui répond au trombone d’Al Lirvat dans la plupart des disques d’Alphonso. Victime d’un malaise à son domicile, Maurice Noiran fut retrouvé mort au bout de plusieurs jours dans l’appartement où il vivait seul à Paris.
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MAURICE NOIRAN
Né aux terres sainville, quartier bien en vue à Fort de France en 1914; il est le fils d’une famille assez connue.
Il suit sa scolarité à l’école d’application du quartier, puis aux cours complémentaires. Désireux d’apprendre la mécanique, il s’adresse à un vieil ami de la famille. Apprenti mécano; il s’amuse à étudier la flûte à ses heures de loisir. Parvenant à maîtriser cet instrument; il décide de passer à la clarinette. S’adressant à Anderson BAGOE; il étudie le solfège et l’harmonie. Décidé à s’exprimer convenablement; il fait le « bœuf » ça et la. Il fût aussi l’élève de Léon APANON et de Victor CORIDUN. A seize ans; il quitte la Martinique pour se rendre en Guadeloupe. La il fait la connaissance des frères MARTIAL. Ceux-ci animent un petit orchestre « Le Tommy’s Jazz » Tom, l’aîné en est le chef d’orchestre et assure le piano, Claude le banjo, la guitare et la mandoline et Bruno tient la batterie.
Avec eux il y a le jeune Yoyo SIOBUD à la clarinette et au saxo; et l’ami des frères MARTIAL, les violonistes Gérard COLLETAS et Gaston DAVID. L’orchestre joue beaucoup de Jazz et de variété française. Tom intègre Maurice à l’orchestre et c’est le jeune Martiniquais qui imprime la musique traditionnelle à ses nouveaux copains. Le tommy’s Jazz est pressenti pour animer l’exposition au pavillon de la Guadeloupe à Paris en décembre 1931. Les MARTIAL héritent de leurs parents et mettent tout en vente pour faire le voyage payant même celui de Maurice NOIRAN. Grosse déception à leur arrivée à Paris. STELLIO par ses relations leur ravit l’affaire. Après quelques déboires l’orchestre parvient à travailler. Plus tard NOIRAN est embauché en alternance avec STELLIO; il retrouvera le lyrisme exalté mais avec plus de sobriété et de charge émotionnelle; développant une sonorité lumineuse, ample et richement nuancée. Ayant toujours fait preuve de discrétion à l’égal de son talent.
De gauche à droite :
Fernand – Lydie – Maurice Longrais – Maurice Noiran Maurice NOIRAN est resté injustement dans l’ombre, surtout durant sa collaboration avec le pianiste ALPHONSO. Ce dernier ayant toujours fait croire à tous que c’est lui même qui jouait à la clarinette dans ses enregistrements. Il poussa même la plaisanterie jusqu’à se faire photographier sur les pochettes de disques, avec une clarinette à la main. Lorsque Emmanuel NOIRAN cousin du virtuose arrive à Paris pour étudier, Maurice travaille « Au Chalet du Lac ». Belle retrouvaille! Le clarinettiste pressente à Emmanuel son épouse, la ravissante Guadeloupéenne Paulette. Après avoir côtoyé les plus grand musiciens antillais et Cubains, il remplace Sam CASTENDET frappé d’insuffisance respiratoire. Maurice fut aussi un grand compositeur. Qui ne connaît pas la merveilleuse biguine « An ti musicien ». Hélas; la clarinette de ce virtuose cessa d’émettre des sons en 1978.
Bernard BOLOSIER lui dédia un festival de la clarinette. Adieux Maurice.
(Aude BAGOE)
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