LEMERY Henry -Décédé
LEMERY Henry -Décédé
LEMERY Henry
Ancien sénateur de la Martinique
Né le 9 décembre 1874
Décédé le 27 avril 1972
Profession Avocat
Département Martinique
Election
Elu du 18 janvier 1920 au 5 janvier 1924
Réélu le 27 avril 1924
Réélu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 31 décembre 1941
Extraits de la table nominative :
1918 à 1920 , 1921 , 1922 , 1923 , 1924 à 1926 , 1927 , 1928 , 1929 , 1930 , 1931 , 1932 , 1933 , 1934 , 1935 , 1936 , 1937 , 1938 , 1939
Extraits de la table nominative :
1918 à 1920 , 1921 , 1922 , 1923 , 1924 à 1926 , 1927 , 1928 , 1929 , 1930 , 1931 , 1932 , 1933 , 1934 , 1935 , 1936 , 1937 , 1938 , 1939 Biographie
1889-1940 (Extrait du «Jean Jolly» )
1940-1958 (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français) 1889-1940
LÉMERY (HENRY), né le 9 décembre 1874 à Saint-Pierre de la Martinique.
Député de la Martinique de 1914 à 1919.
Sénateur de la Martinique de 1920 à 1941.
Sous-secrétaire d’Etat aux Transports et à la Marine marchande du 17 novembre 1917 au 5 décembre 1918. Ministre de la Justice du 15 octobre au 8 novembre 1934.
Issu d’une famille française fixée à la Martinique depuis le milieu du dix-septième siècle, Henry Lémery, commença ses études secondaires au lycée de Saint-Pierre, puis les poursuivit à Paris, au lycée Louis-le-Grand où il fut, en rhétorique, le condisciple de Charles Peguy, de Paul Acker, des frères Tharaud et de Laurentie. Il pensa d’abord s’orienter vers l’Ecole normale, mais s’inscrivit à la Sorbonne, puis à la Faculté de droit. Il prit passionnément parti sur les principales affaires de l’époque, notamment en faveur de l’innocence de Dreyfus. Devenu avocat en 1898, il s’inscrivit au barreau de Paris où il succéda dès 1899 à Paul-Boncour comme secrétaire de la Conférence. En cette qualité, il fut chargé de prononcer l’éloge de Jules Grevy, étude qu’il fera éditer et dans laquelle il révèle un remarquable talent oratoire qui lui assurera une brillante carrière au barreau.
Très tôt attiré par la politique, il entra en 1902 – année où il eut la douleur de perdre toute sa famille dans la catastrophe du Mont-Pelé – au cabinet du Garde des Sceaux, M. Vallé, comme chef-adjoint, sous l’autorité de Henry de Jouvenel. Adhérant en 1906 au parti socialiste, il brigua aussitôt les suffrages de ses concitoyens martiniquais pour la députation, mais échoua, de même qu’à Paris en 1909, dans le XIIe arrondissement. Ce n’est qu’en janvier 1914 que son île l’envoya enfin au Palais Bourbon. Bien que son origine coloniale l’exemptât à cette époque de la conscription, il s’engagea dès la déclaration de guerre comme simple soldat et gagna en Champagne, à Verdun et sur la Somme ses galons d’officier, la croix de la Légion d’honneur et la Croix de guerre.
En 1917, il décida de reprendre sa place à la Chambre où il se signala aussitôt par la vigueur de ses interventions. Il réclama sans cesse une conduite plus rationnelle et hardie de la guerre dans les domaines aussi bien économiques que militaires déposant divers ordres du jour et interpellant le gouvernement à plusieurs reprises.
Une telle énergie le désignait tout naturellement pour les fonctions exécutives. Il refusa cependant d’entrer dans le ministère Painlevé, qu’il avait si durement critiqué et où lui était offert le portefeuille de « ministre de la Guerre aux Armées ». Mais le 16 novembre 1917, il accepta le sous-secrétariat d’Etat aux transports maritimes et à la marine marchande dans le 2e cabinet Clemenceau. Il se consacra ainsi jusqu’à l’armistice à une oeuvre peut-être obscure mais efficace. Le 28 novembre 1918, estimant avoir achevé sa tâche, il démissionna malgré l’insistance de Clemenceau qui désirait le retenir comme ministre des stocks.
Il reprit alors ses plaidoiries et une activité parlementaire extrêmement prolifique à la Chambre des députés, puis au Sénat. Elu à la Haute Assemblée le 18 janvier 1920 en remplacement de Knight, sénateur de la Martinique, décédé, il fut battu au premier renouvellement partiel le 6 janvier 1924 par Clerc. Mais il retrouva son siège dès le 27 avril après l’invalidation de son concurrent et conservera son mandat jusqu’à la fin de la IIIe République.
Inscrit au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale socialiste, il sera simultanément ou successivement membre de nombreuses commissions : marine, initiative parlementaire, archives hypothécaires, législation civile et criminelle, affaires étrangères et politique générale des protectorats (dont il devint vice-président en 1930), armée.
Son action fut très éclectique. Ses préoccupations locales se traduisirent par le dépôt à la Chambre des députés, puis au Sénat d’une proposition de loi tendant à transformer en départements français les colonies de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion, réforme qu’il n’aura pu faire aboutir lui-même. Sur le plan général, ses efforts s’orientèrent autour de trois pôles d’attraction : justice, affaires économiques et sociales, politique extérieure.
En matière juridique, sa compétence professionnelle l’amènera à s’occuper de divorce, de successions, de droit maritime, de législation sur les sociétés, de loyers, de brevets d’invention et d’amnistie. Il deviendra même un éphémère ministre de la Justice dans le 2e cabinet Gaston Doumergue succédant à Cheron le 15 octobre 1934 jusqu’à la chute du gouvernement, le 8 novembre suivant. Sur le plan économique, il s’intéressa aux transports, aux questions financières et monétaires et suivit de fort près l’évolution sociale après 1936. Il s’inquiéta des conséquences de mesures, telles que la semaine de quarante heures, sur la position de la France dans la concurrence internationale et aurait souhaité en différer l’application jusqu’à leur adoption par le Bureau international du travail et les autres nations. Il manifesta ainsi dans l’étude des données intérieures l’intérêt majeur qu’il portait aux relations extérieures.
Car son nom demeurera attaché à la critique intransigeante de la politique étrangère menée par les principales grandes puissances entre les deux guerres mondiales. Il harcela les ministres par des interpellations multiples, s’opposant particulièrement, en des joutes oratoires restées célèbres, à Aristide Briand. Il lui reprochait inlassablement de remplacer les garanties matérielles des traités par des actes de foi n’offrant que des promesses illusoires, telles que le pacte Briand-Kellog. Il réunit, du reste, ses discours les plus percutants dans un ouvrage intitulé : De la guerre totale à la paix mutilée (1931).
Ses principales thèses s’orientaient vers l’établissement de la sécurité française sur la base d’une cohésion de l’Europe occidentale et de l’autorité de la Société des Nations. Il refusa la ratification des accords de Locarno en raison de la signature du traité germano-soviétique de Rapallo, dénonça la liaison de fait entre les réparations allemandes et le paiement des dettes françaises envers les Etats-Unis, fut hostile à l’évacuation de la Rhénanie, aux sanctions contre l’Italie et à tout pacte franco-soviétique. Par contre, il approuva le plan Dawes de commercialisation des réparations allemandes, la non intervention en Espagne et les accords de Munich qu’il jugeait comme un moindre mal dans une optique de nécessaires négociations franco-allemandes.
Le 10 juillet 1940 il vote, au Congrès de Vichy, les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.
On lui doit La révolution française à la Martinique (1936).
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
LÉMERY (Henri)
Né le 9 décembre 1874 à Saint-Pierre-de-la-Martinique (Martinique)
Décédé le 27 avril 1972 à Paris
Député de La Martinique de 1914 à 1919
Sénateur de La Martinique de 1920 à 1941
Sous-secrétaire d’Etat aux transports et à la marine marchande du 17 novembre 1917 au 5 décembre 1918
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